La justice a entamé depuis plusieurs mois un travail dans le cadre de la reddition des comptes. Des ministres et personnalités ont été épinglés par des rapports de corps de contrôle. Parmi eux, il y en a qui détiennent une double nationalité et qui peuvent s’appuyer sur ce papier pour éviter d’être traduit devant la justice. C’est la conviction d’Abdou SANÉ, coordonnateur de PASTEF Ziguinchor.
Pour lui, il y a des axes qui aideraient le potentiel délinquant financier à organiser « aisément sa fuite pour éviter de subir les conséquences de droit de la reddition des comptes, mais aussi bénéficier des conditions favorables à sa future intégration sociale, économique et professionnelle dans le pays d’accueil ».
« La double nationalité permet l’obtention de deux passeports. Il est ainsi bien plus facile de voyager d’un pays à un autre sans devoir se plier à des contraignantes formalités : pas besoin de faire une demande de visa long séjour ni de répondre à un interrogatoire sur l’objectif du voyage. La double nationalité offre aussi des opportunités socio-économiques en faveur du délinquant à double nationalité dans le pays d’accueil. Le fugitif a double nationalité a la possibilité de posséder une résidence dans chaque pays, la propriété foncière étant parfois limitée aux seuls citoyens reconnus comme tels », déclare-t-il.
Pour Abdou SANÉ, dans le cadre de la reddition des comptes, « le délinquant financier à double nationalité est difficilement à la portée de la justice ».
Khadyja NDIAYE