Va en paix, Très Saint-Père !
Tu rejoins, après une mission pontificale bien remplie, la cour céleste des amis de Dieu.
Les pauvres de notre monde pleurent un prophète de notre temps et l’Eglise prie pour toi en
s’associant à l’hommage planétaire qui accompagne ta « Pâques », en ce lundi de l’Octave 2025.
Merci de nous avoir permis, en Pèlerins de l’espérance, de proclamer fièrement que nous
croyons en l’Eglise Une, Sainte, Catholique et Apostolique.
Cette Eglise, tu l’as servie avec une sagesse et une fidélité qui ont séduit tes contemporains,
aux quatre coins du monde.
Tu avais conscience d’être le successeur de saint Pierre apôtre pour présider à la charité et à
l’unité de l’Eglise, conformément à une confidence que le Christ, aux heures sombres de sa
vie, fit au premier pape de l’histoire : « J’ai prié pour que ta foi ne défaille pas. Et toi, quand tu
seras revenu vers moi, affermis tes frères ». Luc 22/32
Ces derniers temps, nous te savions effectivement bien malade, hospitalisé et sans doute bien
affaibli pour tenir encore longtemps le gouvernail de la sainte et servante Eglise.
Mais comment ne pas bénir le Seigneur et magnifier son saint Nom pour le prolifique pontificat
que tu as vécu sous le double patronage de saint Pierre et surtout de saint François d’Assises
qu’il t’a plu d’imiter dans ses trois principales caractéristiques : le souci des pauvres, la
recherche de la paix et la promotion d’une écologie humaine intégrale.
Tu es assurément un pape de son temps, avec cette connaissance et cette conscience des
véritables enjeux et problématiques qui structurent et réchauffent notre monde.
Et si malgré la brièveté de son règne, les historiens ont pu parler de « siècle de Périclès », il
n’est point exagéré de parler, pour ce qui te concerne, du « siècle François », sans armée
conquérante et vaillante, certes, mais avec le bouclier de la foi, la lumière de la Parole, plus
tranchante que le glaive, la fidélité à une tradition apostolique des plus glorieuses.
Pour situer ton style, iconoclaste pour certains, bien des hagiographes le placent entre celui
de la star adjugée Jean Paul II, ce pape venu de l’Est, et dont l’envergure rappelle le santo
subito des premiers heures de sa mort, et le style professoral d’un Benoit XVI, ton
prédécesseur immédiat, qui se retira du ministère pétrinien, après avoir, au niveau doctrinal et
théologique, donné la pleine mesure de ce qu’un pape peut faire pour préserver intact et actuel
le dépôt précieux de la foi reçue des Apôtres.
Oui, pour affermir tes frères et sœurs en Christ dans cette foi que nous sommes fiers de
proclamer, pour atteindre le cœur des hommes de bonne volonté, tu t’es fait l’artisan d’un
nouvel ordre mondial basé sur les valeurs fortes de la Famille, la centralité de la Miséricorde
et la fécondité d’une démarche synodale qui réconcilie l’Eglise avec les intuitions et initiatives
pastorales les plus ingénieuses et sanctifiantes de tes valeureux prédécesseurs comme Jean
XXIII, Paul VI, Jean Paul II ou encore Benoit XVI.
Cela se traduisit par des encycliques intemporelles, des exhortations apostoliques, la
convocation de synodes, toutes choses qui ont permis de jauger l’extraordinaire vitalité de
l’Eglise catholique sous ton magistère.
Naturellement, et c’est tant mieux, tout n’a pas été rose; bien de tes positions publiques,
consignées, ont pu parfois faire douter de la finesse de ta signature de pasteur averti, jésuite
de surcroît. Il n’en était pourtant rien ; tu savais bien de qui tu tenais ta mission pour bien te
garder de juger le pécheur quand bien même tu détestes le péché comme contraire à la
volonté de Dieu.
La vue des migrants qui échouaient sur les côtes italiennes, à la recherche d’un mieux-être
t’horripilait autant que la misère, la pauvreté, la violence meurtrière qui défigurent tant
d’hommes et de femmes, condamnés à marchander leur dignité sous l’œil complice des
dirigeants et puissants de ce monde, préoccupés, eux, par la course effrénée à l’armement.
Tu auras servi de dernier rempart contre les forces destructrices de notre civilisation et porté
la voix de l’Eglise à un niveau de crédibilité toujours plus élevé. Les puissants de ce monde
ont fini par comprendre que le Vatican ce n’est pas que les 44 ha de superficie ; c’est une
super puissance d’une autre nature, une voix, juste et prophétique, au milieu des tumultes de
notre monde.
Au terme de ton pèlerinage sur terre, Pape François, tu nous laisses le souvenir d’un Souverain
Pontife engagé sur tous les fronts, jusqu’au bout, pour la justice, la paix, la réconciliation. Et
au service des plus pauvres dont la dignité t’était non négociable.
Qu’il plaise au Seigneur, que tu as servi jusqu’au bout, avec courage évangélique et fidélité
apostolique, de t’accueillir en intendant fidèle, purifié de toute souillure, pour recevoir la
couronne de gloire qui ne flétrira jamais.
Tu es de la race de ceux dont la mémoire est viatique pour notre route, nous qui avons accueilli
a posteriori ta dernière bénédiction Urbi et Orbi du dimanche de Pâques 2025 comme le
testament d’un Pape qui, il n’y a pas longtemps, nous invitait à dresser une véritable « alliance
sociale pour l’espérance « .
Adieu, Très Saint-Père !
Filialement
Emmanuel DIEDHIOU
Vice-Président Cinpec
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