Aminata TOURE, ancienne Première ministre et actuelle Haut représentant du chef de l’État, a rejoint les critiques de certains militants du parti au pouvoir, PASTEF, concernant les lenteurs de la justice dans le traitement des dossiers impliquant des figures de l’ancien régime.
Invitée de l’émission Objection sur Sud FM, ce dimanche 6 avril, elle a cité le rapport de la Cour des comptes sur le fonds Covid, publié en août 2022 et déposé chez le procureur en 2023, comme étant « un symbole clair de la lenteur de l’appareil judiciaire ». Pour y remédier, elle a proposé le renforcement du Pool judiciaire financier en recrutant davantage de magistrats, afin de « trouver un compromis entre le temps de la justice et le temps des citoyens ».
Elle a insisté : « une justice n’est pas suspendue entre terre et ciel. Elle ne subit pas de pression, mais elle s’exerce au bénéfice du peuple sénégalais qui souhaite que tous ces pillages des deniers publics soient éclaircis ».
Commentant également le dernier rapport de la Cour des comptes sur la gestion des finances publiques de 2019 à 2024, Aminata TOURE a déclaré avoir « été bouche-bée » devant l’ampleur des irrégularités, révélant que ces informations n’étaient ni répertoriées dans les comptes publics, ni évoquées en Conseil des ministres ou dans les instances politiques. « On le découvrait avec effarement », a-t-elle confié.
Elle a appelé à ce que les responsables rendent compte : « Les responsables doivent s’expliquer pour dire qu’est-ce qu’on a fait de ces 4000 milliards qui sont quasiment équivalents au budget de 2022 ».
Babacar NGOM