Après plus de deux ans de médiation entre la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda, Luanda annonce la fin de son rôle de médiateur. C’est ce qu’a officialisé la présidence angolaise ce lundi 24 mars. Deux mois après avoir pris la tête de l’Union africaine (UA), le président João Lourenço estime qu’il est temps pour l’Angola de se recentrer sur les priorités continentales : la paix, les infrastructures, le commerce, la santé publique et les réparations pour les Afro-descendants.
Si l’Angola se retire maintenant, c’est d’abord parce que les autorités angolaises constatent que leur médiation s’achève sur deux échecs.
Le premier concerne la rencontre manquée en décembre dernier à Luanda entre Félix Tshisekedi et Paul Kagamé. À l’époque, le président congolais avait fait le déplacement, mais son homologue rwandais, lui, ne s’est jamais présenté. Le Rwanda exigeait à ce moment-là que Kinshasa accepte un dialogue direct avec l’AFC/M23. Pourtant, trois mois plus tard, Félix Tshisekedi a quand même rencontré Paul Kagamé, mais ailleurs : à Doha, au Qatar. Une entrevue qui a pris de court le chef de la diplomatie angolaise Antonio Tete lequel a publiquement exprimé son étonnement.
Le second fait suite à la tentative de dialogue du 18 mars dernier entre Kinshasa et l’AFC/M23. Cette fois, Kinshasa était présent, mais les rebelles du M23 ont décidé de boycotter les discussions en signe de protestation contre les sanctions européennes visant certains de leurs dirigeants. À cela s’ajoute une méfiance croissante entre Kigali et Luanda, qui rendait cette médiation de plus en plus difficile.
RFI