Les chercheurs en génétique étudient une multitude de moyens de lutter contre le paludisme en modifiant les moustiques porteurs du parasite qui propage la maladie.
Une équipe britannique cherche à rendre l’insecte lui-même résistant au parasite, de sorte que les moustiques deviennent incapables d’infecter les humains.
Dans un laboratoire de maladies infectieuses de Londres, les chercheurs travaillent dans un insectarium rempli de cages de moustiques.
La femelle de l’espèce est infectée par le parasite Plasmodium falciparum, ce qui lui permet de propager les maladies paludéennes chez l’homme.
L’équipe de l’Imperial College London fait partie d’un groupe de scientifiques internationaux appelé Transmission Zero.
Elle met au point une technologie qui rend le moustique incapable de transmettre le parasite du paludisme et qui lui permet de transmettre cette caractéristique afin que les générations futures de l’insecte soient également résistantes au parasite.
« Il s’agit de gènes exogènes que nous introduisons dans le moustique, de molécules antimicrobiennes connues provenant d’autres espèces, par exemple, l’une d’entre elles que nous utilisons provient de l’abeille domestique, et nous avons besoin que cette modification se propage pour que chaque moustique en Afrique, chaque moustique transmettant le paludisme au moins, soit porteur de ce gène », explique le Dr Nikolai Windbichler.
Il y aura plusieurs essais sur le terrain avant que la technologie ne soit approuvée.
Le professeur George K. Christophides, qui dirige le laboratoire à l’Imperial, explique que le processus sera long.
« Nous devons prouver en laboratoire que la technologie fonctionne, et qu’elle fonctionne comme nous le souhaitons, puis nous devons prouver qu’elle est sûre, qu’elle ne cause aucun dommage supplémentaire, aucun dommage involontaire, à la fois aux personnes et à l’environnement, qu’elle est acceptée par les communautés, qu’elle est acceptée par les régulateurs, avant que nous puissions la tester sur le terrain », explique-t-il.
En 2023, près de 600 000 décès dus au paludisme ont été enregistrés dans 83 pays. Selon l’Organisation mondiale de la santé, 94 % des décès ont eu lieu en Afrique, principalement chez les enfants de moins de cinq ans.
L’OMS a approuvé deux vaccins antipaludiques qui, selon elle, se sont révélés sûrs et efficaces pour prévenir le paludisme chez les enfants.
Certains scientifiques ont mis au point des moustiques génétiquement modifiés pour produire uniquement des moustiques mâles non piqueurs, mais cette modification ne persiste pas au-delà de quelques générations.
Africanews