Le ramadan entraîne un réaménagement des horaires de travail et une baisse du temps de présence dans les services au Sénégal. Ce qui impacte négativement la productivité et l’économie. Selon l’économiste Souleymane KEÏTA, repris par Walf Quotidien, « pendant ce temps, les grandes décisions stratégiques peuvent être reportées ou différées ».
Il explique que la fatigue, la réduction des horaires et la diminution du travail entraînent une baisse de la productivité : « La faim causée par le jeûne peut effectivement entraîner une baisse de l’endurance. S’il y a moins de travail, il y aura moin de production. Ce qui va se répercuter sur les résultats escomptés. Cela va impacter la croissance économique, mais également l’ensemble des industries et des services ».
Les BTP, la manufacture impactés, l’envol de restauration et du commerce
Toutefois, certains secteurs comme la restauration et le commerce bénéficient d’une forte demande, malgré la baisse de la productivité dans l’administration et les entreprises. Les secteurs de l’industrie, de la manufacture et des BTP sont particulièrement affectés par la fatigue des travailleurs, ce qui impacte les finances publiques et les entreprises. « Nous allons assister pendant un mois à une baisse des revenus fiscaux. Quand il y a moins d’activités, il y aura moins de transactions. Cela veut dire qu’il y aura moins de rentrées fiscales », souligne Souleymane KEÏTA. Cependant, l’alimentation et la grande distribution voient leur productivité augmenter.
Le ramadan pèse également sur les finances des ménages. L’économiste Meïssa BABOU observe une hausse des dépenses due au comportement festif des Sénégalais : « Ils prennent le ramadan pour une occasion de gaspiller. Les supermarchés sont remplis vers 16 heures. On prend trop à cœur ce ramadan. C’est une culture sénégalaise ».
Il avertit que la fête de Korité risque d’aggraver le faible pouvoir d’achat : « C’est un mois béni, mais qui plombe le pouvoir d’achat et la capacité de production des entreprises. Le bénéfice, c’est juste cette forte propension à la consommation et à l’habillement. Des secteurs entiers profitent de cette situation pour booster leurs chiffres d’affaires ».
Babacar NGOM