Le Conseil des Diffuseurs et Éditeurs de Presse du Sénégal (CDEPS) et l’Association des Éditeurs et Professionnels de la Presse en Ligne (APPEL) ont exprimé leur vive indignation face à ce qu’ils considèrent comme « une tentative de criminalisation de la presse par le ministre de la Communication ».
Cette réaction fait suite à la saisine du ministère de l’Intérieur par le ministre de la Communication, demandant la « cessation immédiate des activités des médias non conformes au code de la presse ».
Des irrégularités pointées du doigt
Dans un communiqué conjoint, les deux organisations patronales des médias ont dénoncé les « errements » du ministre de tutelle, l’accusant de violer la Constitution et le Code de la presse.
Elles ont notamment critiqué les listes de médias « reconnus » et « conformes » publiées par le ministère, les jugeant entachées d’irrégularités, d’omissions et de failles techniques.
« CDEPS et APPEL sont scandalisés par les errements du ministre de tutelle, qui viole allègrement la Constitution et le Code de la presse. Par deux fois, lors de la publication de la première liste de médias « reconnus » et de la seconde liste de médias « conformes », le processus a été entaché d’irrégularités, d’omissions et de failles techniques avouées par le ministère lui-même », se sont indignés les deux organisations patronales des médias.
Une saisine du ministère de l’Intérieur jugée répressive
Les organisations de presse estiment que la saisine du ministère de l’Intérieur, visant à mobiliser la Direction de la Surveillance du Territoire (DST) et la Division Spéciale de la Cybercriminalité (DSC), constitue « une mesure de régulation répressive ».
Elles soulignent l’absence de « clarification officielle concernant les critères de conformité des médias », ce qui alimente le flou et l’inquiétude dans le secteur.
Appel à l’intervention du président de la République et du Premier ministre
Face à cette situation, le CDEPS et l’APPEL appellent le président de la République et le Premier ministre à intervenir d’urgence pour mettre fin aux « dérives » du ministre de la Communication.
Ils réaffirment leur détermination à défendre la liberté de la presse et l’indépendance des médias, tout en rejetant toute tentative de confiscation de leurs droits.
Liboire SAGNA