En ce lundi, 24 février, le marché Castors bruisse sous un soleil déjà ardent. Entre les cris des marchands vantant leurs marchandises et la discussion des acheteurs, une inquiétude sourde plane. À moins d’une semaine du Ramadan, les prix flambent et le désarroi des consommateurs est palpable.
Dame DIOP, commerçant d’une quarantaine d’années, est accoudé à son comptoir, une calculatrice à la main. Son regard est scrutateur, presque méfiant. « Le sac de riz est à 24 000 francs, celui du sucre à 28 500 francs. L’oignon importé est à 14 000 francs le sac, et le local à 11 500 francs », énumère-t-il, l’air blasé. Ces prix, confirmés par son collègue Sidy BA qui guette patiemment les clients, ne surprennent plus personne. « C’est normal, nous subissons aussi la hausse chez nos fournisseurs. Nous ne pouvons pas vendre à perte », justifie ce dernier tout en déplaçant un sac de riz d’un coup d’épaule.
Devant un stand d’huile à la devanture d’une grande boutique, Anta, habitante du quartier Castors, fixe du regard les bouteilles d’un air perplexe. « Les ménagères ne dorment plus », souffle-t-elle, une main crispée sur son porte-monnaie. « La vie est trop chère et le ramadan approche à grands pas. Les nouvelles autorités doivent agir avant qu’il ne soit trop tard. Si rien ne change, on souffrira encore plus durant le mois de jeûne. »
Un peu plus loin, Coumba NDIAYE, venue de Khar Yalla, compte nerveusement des billets froissés dans sa main. « Je suis venue avec 8 000 francs. Il ne me reste que 3 500 et je n’ai pas encore tout acheté », dit-elle en haussant les épaules. « On nous parle de baisse des prix, mais sans suivi, cela ne sert à rien. A chaque fois, les prix remontent après quelques semaines. Il n’y a pas d’argent dans le pays et la vie devient insupportable. »
Dans une allée polluée d’odeur de poisson et d’oignon, Aby, gérante d’une gargote, observe les produits d’un air soucieux. « Avec ces prix, je vais peut-être fermer durant le ramadan. Nos clients diminuent pendant cette période, et avec une marchandise si chère, je ne suis pas sûre de pouvoir maintenir mon activité », affirme-t-elle.
Après l’annonce du Premier ministre Ousmane SONKO, le 21 février dernier à l’Assemblée nationale, concernant l’imminence d’une seconde phase de mesures visant à réduire le coût de la vie, les consommateurs attendent une action gouvernementale, un espoir de répit avant le début du ramadan.
Babacar NGOM
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