En un mois, il y a eu, sur le plan international, l’annonce de droits de douanes, pour l’instant différés, les menaces contre le Groenland, le Panama et même le voisin, et allié canadien, le plan pour vider la bande de Gaza de ses plus de deux millions d’habitants palestiniens pour la transformer en « Côte d’Azur » du Moyen-Orient ou les attaques contre le président ukrainien et la reprise intégrale des éléments de langage de la Russie, dont les États-Unis souhaitent faire un partenaire, après 80 ans de rivalité.
Des fonctionnaires sous le choc
Sur le plan intérieur, il y a le gel de 3 000 milliards de dollars de financements publics, les licenciements massifs dans une fonction publique parfois présentée comme « criminelle ». Les fonctionnaires sont sous le choc comme Adam, qui travaille pour le bureau national des relations au travail et qui aide à faire appliquer le droit des Américains à s’organiser et à se syndiquer. « Il y a d’énormes conséquences dans les effectifs. On n’a plus assez de monde pour prendre les décisions, donc on ne peut plus faire appliquer le droit des employés à s’organiser dans le secteur privé à travers le pays, témoigne-t-il. Cela s’est passé avec une vitesse et une illégalité qui sont un peu surprenantes. Ils appliquent leur programme sans se soucier de sa conformité à la loi. C’est choquant et c’est effrayant ».
Pour le moment, la réaction est très limitée : quelques manifestations loin d’être massives, des leaders démocrates pratiquement inaudibles. Rien qui ne puisse empêcher jusqu’ici l’administration de continuer sur sa lancée et après un mois en poste, les électeurs du milliardaire restent pour la plupart convaincus par l’action du président, en particulier la classe moyenne que notre correspondant, Edward Maille a pu rencontrer dans un commerce en Georgie.
Des électeurs ravis
Actuellement en recherche d’emploi, Chet, un électeur de Trump, est ravi des dernières semaines, notamment pour la décision du président d’arrêter d’envoyer de l’aide au développement. « Je veux qu’on nous rende notre argent. On ne devrait pas être le gardien du monde entier. On doit s’occuper de notre propre pays avant de s’occuper des autres », explique-t-il.
Également électeur de Donald Trump, Ted pense qu’il est trop tôt pour constater les effets sur l’économie, mais doute de l’efficacité d’imposer des frais de douanes voulus par le président. « C’est un problème, car il faut des usines pour remplacer ces biens qu’on importe et elles ne sont pas en place, donc ça va augmenter les prix. »
Danielle, qui termine son déjeuner avant de retourner au travail, ne regrette pas d’avoir voté pour le président, mais elle a tout de même quelques réserves. « Honnêtement, je suis assez surprise de la vitesse à laquelle il change tout, ça m’effraie un peu, concède-t-elle. Comme pour le Golfe de l’Amérique. Je ne savais pas quel était l’intérêt de changer le nom, je trouvais ça assez drôle, mais ensuite, il l’a vraiment fait. »
Elle s’inquiète aussi de possibles réductions des aides publiques et programmes sociaux, elle qui en a bénéficié par le passé.
Avec Rfi