Le Front pour une Révolution Anti-impérialiste, Populaire et Panafricaine (FRAPP) a publié, mercredi à Dakar, son rapport intitulé « Bretton Woods : 80 ans d’impérialisme – Le temps de la souveraineté du Sénégal et de l’Afrique ».
Le document dénonce les politiques d’ajustement structurel (PAS) et les manquements des institutions de Bretton Woods (Banque Mondiale et Fonds Monétaire International) dans leurs interventions en Afrique.
Le FRAPP appelle à une réforme radicale de ces institutions, les jugeant responsables de perpétuer un système impérialiste qui entrave le développement du continent.
Le rapport du FRAPP accuse également les institutions de Bretton Woods d’imposer des politiques néolibérales qui ont des conséquences désastreuses pour les économies africaines.
Les politiques d’ajustement structurel (PAS), selon le FRAPP, ont conduit à la « privatisation massive des entreprises publiques, à la déréglementation des marchés, à la réduction des dépenses sociales et à l’ouverture des frontières aux produits étrangers », souvent au détriment des producteurs locaux.
Le résultat, dénonce le FRAPP, est une « augmentation de la pauvreté, des inégalités et de la dette extérieure des pays africains ».
L’Afrique doit reprendre son destin en main
Le FRAPP estime que le temps de la soumission est révolu et le continent doit « se libérer de l’emprise des institutions de Bretton Woods et prendre son destin en main ».
Le rapport appelle à une rupture avec les modèles économiques imposés par le FMI et la Banque Mondiale, et à « la construction de modèles alternatifs, endogènes et adaptés aux réalités africaines ».
Il est temps, selon le FRAPP, de « promouvoir un développement autocentré, basé sur la solidarité, la justice sociale et la protection de l’environnement ».
Le Sénégal, un exemple à suivre
Le FRAPP considère que le Sénégal a un rôle crucial à jouer dans cette lutte pour la souveraineté de l’Afrique.
Selon le mouvement le pays doit profiter de l’avènement du nouveau régime pour redéfinir les termes de sa collaboration avec le FMI et la Banque Mondiale.
Guy Marius SAGNA et camarades proposent une série de recommandations pour une coopération plus équilibrée et respectueuse des intérêts du Sénégal : considérer le FMI comme un « prêteur en dernier ressort », accélérer l’élaboration d’une loi sur la doctrine de financement de l’économie nationale, maintenir les subventions pour les couches vulnérables, éviter les conditionnalités qui compromettent le développement du pays, etc.
Un appel à la mobilisation
Le FRAPP invite, par ailleurs, « les organisations de la société civile, les mouvements sociaux, les intellectuels et les leaders politiques à se lever pour exiger une réforme profonde des institutions de Bretton Woods et la construction d’un nouvel ordre économique mondial plus juste et équitable », a-t-il appelé, convaincu que l’Afrique a les capacités de se développer de manière autonome et de jouer un rôle majeur dans le monde de demain.
Liboire SAGNA