Entre 2019 et 2024, l’État sénégalais a octroyé 4 030 milliards de FCFA d’exonérations fiscales, principalement à de grandes entreprises financièrement solides, selon l’économiste Aliou DIOUCK. Une situation qui, selon lui, interroge, alors que ces allègements devraient avant tout soutenir les entreprises en difficulté et encourager l’investissement.
Celui-ci, invité sur Sénégal7, s’inquiète du manque de contrôle autour de ces exonérations et pointe du doigt une fiscalité inéquitable. «On a vu des exonérations accordées à des entreprises capables de payer deux à trois fois le montant exonéré. Cela soulève des questions sur la transparence et l’équité fiscale », déclaré M. NDIOUCK
Au-delà des exonérations, il dénonce aussi l’inaction de l’administration face aux 669 milliards de FCFA d’impôts impayés. Selon lui, ce manque de recouvrement pourrait résulter soit d’une négligence, soit d’arrangements douteux entre certaines entreprises et des agents de l’État.
Face à ces anomalies, l’économiste appelle l’OFNAC à ouvrir une enquête pour identifier les bénéficiaires et détecter d’éventuelles pratiques de corruption. Il exhorte également la justice à intervenir si des irrégularités sont constatées.
Au total, ce manque à gagner de 4 700 milliards de FCFA d’exonérations et Reste à recouvrer, aurait pu être réinjecté dans l’économie nationale, notamment pour financer les infrastructures, la santé ou l’éducation.
Babacar NGOM