Vendredi, une attaque d’une violence inouïe a frappé la localité de Kobé, située à une trentaine de kilomètres de Gao sur la route menant à Ansongo, dans le nord du Mali. Des véhicules civils escortés par des militaires pour assurer leur sécurité sur cet axe réputé dangereux, ont été pris pour cible aux environs de 10h du matin. Les assaillants, lourdement armés, ont tendu une embuscade, surprenant le convoi, incendiant trois véhicules civils. Le sort des militaires reste incertain.
Selon des témoins, les assaillants ont agi avec une brutalité extrême, n’épargnant personne. Le nombre exact de victimes n’est pas encore etabli, mais des sources locales évoquent un véritable carnage. L’hôpital de Gao a reçu des dizaines de blessés par balle, et des appels au don de sang se sont multipliés sur les réseaux sociaux.
Les autorités locales n’ont pas encore publié de communiqué officiel concernant cette attaque. Toutefois, la population exprime sa colère et son inquiétude face à la recrudescence des violences sur cet axe. Les transporteurs, qui avaient salué l’initiative des escortes militaires, se sentent désormais abandonnés et réclament des mesures de sécurité plus efficaces.
La région de Gao est depuis longtemps le théâtre d’attaques attribuées à des groupes armés, notamment l’État islamique au Sahel (EI-S), très actif dans cette zone. Les assaillants profitent du terrain favorable pour tendre des embuscades avant de disparaître. Il est courant que les bus et autres véhicules commerciaux soient contraints de verser des sommes appelées droit de passage aux groupes armés pour pouvoir circuler en relative sécurité. Les montants varient en fonction de la taille et de la valeur du véhicule, allant de quelques centaines de francs CFA à plusieurs millions.
Deux jours avant cette attaque, un Malien de la diaspora, en route pour Ansongo afin de retrouver sa famille, a été enlevé par des hommes armés. Son chauffeur a été relâché, mais lui-même et son véhicule sont toujours aux mains des ravisseurs.
Face à cette situation alarmante, les habitants de Kobé et des environs appellent les autorités à renforcer la présence militaire et à mettre en place des stratégies plus efficaces pour sécuriser les axes routiers. Les transporteurs menacent de suspendre leurs activités si des mesures concrètes ne sont pas prises rapidement.
Avec APA News