L’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (OFNAC) a annoncé, jeudi, par la voix de son président Serigne Bassirou GUÈYE, qu’il travaillait à identifier les niches de corruption dans l’administration du travail en vue de rendre plus transparent ce secteur.
L’OFNAC, en collaboration avec le ministère du Travail, de l’Emploi et des Relations avec les institutions et la coopération allemande, a organisé un atelier consacré à la cartographie des vulnérabilités à la corruption dans l’administration du travail au Sénégal.
Cette initiative s’inscrit dans le cadre du projet « Doleel Admin », piloté par la GIZ, l’agence allemande de coopération internationale.
Les agents du public et du privé (44,6%) sont les « plus prompts à corrompre ».
« La corruption est un phénomène pernicieux qui n’épargne aucun secteur public comme privé. Elle est l’une des plus graves entraves au développement économique et social », a déclaré le président de l’OFNAC.
Dans le secteur du travail, la corruption « compromet » l’accès équitable aux opportunités, « mine » la confiance des citoyens envers les institutions et « fragilise » la protection des droits des travailleurs.
« Les pratiques de favoritisme, le manque de transparence dans l’attribution des marchés ou encore les abus de pouvoir dans le traitement des litiges sociaux sont autant de défis auxquels le secteur est confronté », a relevé Sérigne Bassirou GUÈYE.
Un phénomène très répandu
Selon lui, cette initiative est « un pas crucial » dans l’engagement de l’État pour « une gouvernance transparente » et « une administration publique plus juste ».
Sérigne Bassirou GUÈYE a démontré que, d’après l’étude sur la perception et le coût de la corruption commanditée par l’OFNAC en 2016, dans le monde professionnel, 57% des personnes du secteur public et 69% du secteur privé pensent que la corruption est un phénomène très répandu.
Favoritisme, manque de transparence dans l’attribution des marchés ou encore les abus de pouvoir dans le traitements des litiges sociaux
En outre, a-t-il indiqué, « le secteur du travail (42%) est le principal cadre dans lequel les populations disent avoir vécu des tentatives de corruption ».
Les résultats de cette étude ont également montré que dans le grand public, les agents du public et du privé (44,6%) sont les « plus prompts à corrompre ».
« Cette situation doit nous interpeler tous pour voir ensemble comment rendre le secteur de l’administration du travail plus transparent », a signalé le président de l’OFNAC.
D’après lui , la cartographie des vulnérabilités est « une approche utile » pour identifier les domaines à risque et mettre en place des mesures de prévention adaptées.
Liboire SAGNA