Au moins 56 personnes ont été tuées, dimanche 1er décembre, dans le sud-est de la Guinée dans des « bousculades mortelles » à la suite de contestations par les supporteurs de décisions arbitrales lors d’un match de foot, a indiqué le gouvernement lundi 2 décembre dans un communiqué.
Au moins 56 personnes ont été tuées, dimanche 1er décembre, dans le sud-est de la Guinée dans des « bousculades mortelles » à la suite de contestations par les supporteurs de décisions arbitrales lors d’un match de foot, a indiqué le gouvernement lundi 2 décembre dans un communiqué. Toutefois, selon un médecin qui parle sous couvert d’anonymat à l’AFP, « il y a une centaine de morts. Des corps sont alignés à perte de vue dans l’hôpital. D’autres sont allongés à même le sol dans les couloirs. La morgue est pleine », a-t-il dit. « Il y a des dizaines de morts », a dit un autre médecin.
Dans des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux et dont l’AFP n’a pas pu vérifier l’authenticité, on voit de nombreux corps inertes. D’autres vidéos circulant montrent des scènes de grande confusion dans les rues à la suite du déclenchement des affrontements.
Que s’est-il passé ?
Les circonstances des heurts demeurent obscures. Mais « tout est parti d’une contestation d’une décision de l’arbitre. Des supporters ont alors envahi l’aire de jeu », a dit à l’AFP un témoin sous le couvert de l’anonymat pour sa sécurité. Selon la presse, il s’agissait d’un tournoi dédié au chef de la junte, le général Mamadi Doumbouya, arrivé au pouvoir après un coup d’État en septembre 2021 et qui s’est depuis investi président.
De tels tournois prolifèrent ces dernières semaines en Guinée, dans ce qui est perçu comme étant des événements en soutien à une éventuelle candidature de Mamadi Doumbouya à la prochaine élection présidentielle. La junte s’était initialement engagée, sous la pression internationale, à céder la place à des civils élus avant fin 2024. Elle a fait savoir depuis qu’elle manquerait à sa promesse.
Plusieurs des représentants de M. Doumbouya se sont dits récemment favorables à sa candidature à la prochaine élection présidentielle. Mais la « charte de la transition » établie par la junte peu après le coup d’État impose qu’aucun membre de la junte ne pourra se présenter « ni aux élections nationales ni aux élections locales ».
Les autorités avaient indiqué fin septembre que tous les scrutins devant concourir au retour de l’ordre constitutionnel se tiendraient en 2025. Elles ont présenté fin juillet un avant-projet de constitution avec l’objectif de le faire voter par référendum avant la fin de l’année. Mais aucune date n’a encore été arrêtée pour soumettre à la population ce texte rejeté par les principaux partis d’opposition et organisations de la société civile.
Ouest-France