Dans un entretien accordé au journal Le Monde jeudi, le Président sénégalais a été tranchant sur la question sur la présence des militaires français au Sénégal. Bassirou Diomaye FAYE a clairement affirmé son objectif de renvoyer les troupes françaises pour bientôt. Même s’il s’est abstenu de donner au célèbre journal un délai.
À la question, “Il n’y aura bientôt plus de soldats français au Sénégal ?”, l’homme du 24 mars 2024 a rétorqué : “C’est évident. Nous avons une coopération avec les Etats Unis, la Chine ou encore la Turquie sans que ces pays n’aient de base sur notre sol. Nos relations restent néanmoins au beau fixe. Est-ce que la France est capable de faire cela ? Ce n’est pas parce que les Français sont là depuis la période de l’esclavage qu’il est impossible de faire autrement”
Devant la persistance du journaliste, le Président sénégalais a enchaîné avec des questions rhétoriciennes. “Combien y a-t-il de soldats sénégalais en France ? Pourquoi faudrait-il des soldats français au Sénégal ? Pourquoi ce doit être à M. Bockel ou à toute autre personne française de décider que dans tel pays souverain et indépendant, il faudrait maintenir cent soldats ? Cela ne correspond pas à notre conception de la souveraineté et de l’indépendance. Il faut inverser les rôles et voir ce que les Français accepteraient ou non”.
Et quand le confrère du monde est revenu à la charge pour avoir une réponse plus radicale du Président sénégalais, celui-ci a mélangé tact et fermeté. “Quel pays peut avoir des militaires étrangers sur son sol et revendiquer son indépendance ? La France ne l’accepte pas, elle ne doit donc pas l’imposer à d’autres pays. Nous travaillons sur une doctrine de coopération militaire qui ne s’accommodera pas de présences russe, française, américaine ou émiratie. Nous n’avons pas de base militaire à l’étranger. Il est donc normal que nous n’acceptions pas d’éléments étrangers sur notre sol. Il ne faut pas prendre une anomalie pour une normalité”, a affirmé Diomaye
Pour ce qui s’agit du délai, le chef de l’Etat sénégalais répondra : “Pas pour le moment. Mais il nous faut aller vers cet objectif. Nous le ferons avec le respect qu’il faut, sans précipitation ni aucune pression”.