Une refonte des textes de l’Institut de prévoyance des retraités du Sénégal (Ipres). C’est ce que réclame l’Association des retraités, veufs-veuves et orphelins du Sénégal (Arvvos) aux autorités étatiques et aux futurs députés de la quinzième législature. Hier, en conférence de presse, ils affirment que cette révision pourra mettre fin aux conditions de vie difficile illustrées par des pensions dérisoires et l’inaccessibilité aux soins de santé. «Tout le malheur des retraités tourne autour des textes qui datent de 1958. Nous avons eu à adresser des correspondances aux députés de la législature sortante mais ils ont fait preuve de mépris. Nous nous confions aux nouvelles autorités étatiques et les députés pour qu’ils puissent passer à la révision des textes qui datent du magistère du Général de Gaulle. Car certains individus parmi ceux qui avaient fait ces textes de 1958 pour l’Ipres n’existent plus. Donc, ces textes sont caduques et méritent d’être revisités par un passage au niveau de l’Assemblée nationale pour une refonte de l’Ipres avec des voix délibératives des associations de retraités au niveau du Conseil d’administration de l’Ipres », a fait savoir le président de l’Arvvos Demba Wellé Diop. Il ajoute que les «retraités restent actuellement le maillon faible de la société sénégalaise surtout ceux du privé. Nous attendons aujourd’hui de l’État du Sénégal et des futurs députés qu’ils soient plus ou moins conscients de la pauvreté dans laquelle les retraités se trouvent. Ces parlementaires doivent être regardants pour sauver cette jeunesse sénégalaise qui est pourtant entretenue, nourrie, logée par les retraités qui ont de maigres moyens et de faibles pensions», indique-t-il.
Audit de l’Institut
Parlant de la situation des retraités, le président adjoint de cette association, Massany Sakho pointe du doigt «les indexations de pension des retraités qui datent de 1958».
«Ce qui fait que nos pensions sont dérisoires. Alors que le coût de la vie a augmenté et les denrées de première nécessité ont subi une hausse terrible depuis des mois. Ceux qui sont nés en 1958 sont devenus même grands-pères et grands-mères. Comment peut-on donc vivre avec les indexations qui datent de cette année ? C’est-à-dire 10 % de 100 mille francs. Qu’est-ce que ça fait face à la cherté de la vie ? Alors que l’Ipres a le devoir et l’obligation de nous payer intégralement nos pensions. Car depuis l’avènement de la mensualisation, l’Ipres a divisé nos pensions par deux. C’est une injustice qui ne dit pas son nom. Car ces pensions sont dérisoires», fulmine M. Sakho. Et de poursuivre : «Quand tu as 50 ans déjà avec deux mandats parlementaires, tu as déjà droit à la pension mensuelle de 500 mille francs. Alors que tu fais 30 ans de service, tu n’arrives même pas à avoir une pension de 200 mille francs, Ce qui constitue une injustice au niveau de l’Ipres. Car, en mensualisant les pensions, les pensions ne devraient pas être divisées par deux. Ce qui constitue une grave injustice sociale qu’il convient de corriger. On veut que les autorités soient plus regardantes et reviennent à la raison pour s’occuper des problèmes des retraités».
La santé préoccupe également ces personnes du troisième âge qui réclament un audit de l’argent dépensé pour cette catégorie d’âge par l’institution sociale. «Pour la santé, l’Ipres dit débloquer quatre milliards chaque année. Malheureusement, quand on se rend dans les centres de santé, il n’y a même pas de Paracétamol. Pire quand vous allez dans les autres structures sanitaires, les gens vous refusent de vous soigner sous prétexte que l’Ipres nous doit de l’argent. Nous avons écrit aux autorités étatiques pour qu’elles procèdent à un audit financier et social du patrimoine de l’Ipres. Car les retraités vivent mal», conclut le président de l’Arvvos, Demba Wellé Diop.
Théodore SEMEDO