Les auditions ont débuté dans l’enquête ouverte sur les circonstances de la mort de l’ancien ministre des Finances, Mamadou Moustapha Ba. Son épouse, Yacine Sall a été entendue jusqu’à tard dans la soirée, hier, par la Division des investigations criminelles (Dic).
Les choses s’emballent dans l’enquête judiciaire ouverte sur les circonstances de la mort de l’ancien ministre des Finances, Mamadou Moustapha Ba, survenue en France. Après l’annulation de la cérémonie de levée de corps, suite à l’autopsie qui a révélé une mort non naturelle, les auditions ont démarré à la Division des investigations criminelles (Dic). Parallèlement à la perquisition faite au domicile de l’argentier de l’Etat, son épouse, Yacine Sall a été entendue, hier, par les enquêteurs.
D’après des sources, la dame a débarqué dans les locaux de la Dic vers 15 heures en compagnie de ses avocats. Seulement, l’entretien n’a débuté que vers 17 heures. Jusqu’à 21 heures, elle n’était pas sortie. A l’exception de quelques bribes d’informations, rien n’a filtré de son audition. Ce, soutient-on, à cause de la sensibilité du dossier, mais aussi de la jurisprudence de l’affaire Nabou Lèye. «C’est un dossier très sensible qui sera géré minutieusement. Les autorités judiciaires y veillent», affirme une source.
Avant l’audition de la veuve, la famille biologique de l’ancien ministre des Finances et du Budget avait apporté des précisions sur les informations véhiculées par ci et là sur les conditions de sa disparition. «La position de la famille est générale. C’est-à-dire, le procureur a ordonné une autopsie, on l’a entendu et il poursuit ses travaux, nous l’attendons. Il n’y a pas de commentaires que d’attendre que tout se termine et qu’on puisse poursuivre la levée de corps et l’enterrement à Nioro», a laissé entendre, sur les ondes de la Rfm, Djim Momath Ba, jeune frère du défunt.
Selon lui, «la décision du procureur de la République relève des règles de la justice». «Nous attendons. C’est tout. Nous sommes dans un pays régalien. Nous attendons le permis d’inhumer du procureur», dit-il. A l’en croire, le médecin légiste, Amadou Sow est favorable à la décision du procureur de retenir «la dépouille dans le cadre de l’enquête». «Il estime que c’est une bonne démarche judiciaire pour un éventuel 3e autopsie pour bien déterminer la thèse des résultats», explique le jeune frère de feu Mamadou Moustapha Ba. Ce dossier judiciaire sur la mort de Mamadou Moustapha Ba, au-delà de sa sensibilité, risque de poser une véritable jurisprudence pour les actuels et anciens ministres d’Etat.
Salif KA