Le Premier ministre britannique Keir Starmer doit rencontrer ce vendredi 13 septembre le président américain Joe Biden à Washington. Ils vont discuter de la possibilité d’autoriser Kyiv à utiliser des missiles à longue portée contre la Russie.
Pour sa deuxième visite à Washington depuis son arrivée au pouvoir en juillet, le Premier ministre britannique, Keir Starmer, doit discuter ce vendredi 13 septembre avec le président américain Joe Biden de la possibilité d’autoriser Kyiv à utiliser des missiles à longue portée contre la Russie. L’Ukraine réclame à ses alliés la levée des restrictions pour lui permettre de frapper en profondeur sur le sol russe des cibles militaires jugées «légitimes», comme des bases aériennes d’où décollent les avions bombardant l’Ukraine. «Il s’agit de réunions stratégiques pour discuter de l’Ukraine et du Moyen-Orient», a déclaré le dirigeant britannique en marge de la rencontre prévue dans le bureau ovale à 16 h 30.
Ces discussions interviennent à un moment tendu, en pleine campagne d’une présidentielle américaine à l’enjeu considérable pour l’Ukraine, face à la possibilité d’une victoire de Donald Trump. Lors du débat cette semaine face à sa rivale démocrate Kamala Harris, le candidat républicain a refusé à plusieurs reprises de dire qu’il espérait que Kyiv gagnerait la guerre contre la Russie. «Je veux que la guerre s’arrête», s’est-il contenté d’affirmer – Trump a par la suite annoncé refuser un second débat avec la candidate démocrate.
Selon des médias britanniques, Joe Biden, qui craint un conflit nucléaire, est prêt à autoriser l’Ukraine à déployer des missiles britanniques et français utilisant la technologie américaine, mais pas les missiles américains eux-mêmes. Mardi, il avait assuré que les Etats-Unis «travaillaient» à autoriser l’Ukraine à utiliser des missiles à plus longue portée contre la Russie. Soutien de l’Ukraine depuis l’invasion russe en février 2022 – à hauteur de milliards de dollars d’aide –, le président américain s’est en revanche montré réticent à l’idée d’accélérer les livraisons d’armes – l’Ukraine ayant dû attendre cette année pour recevoir des avions F-16.
Pour l’heure, Washington autorise seulement Kyiv à ne frapper que des cibles russes dans les parties occupées de l’Ukraine et certaines dans les régions frontalières russes directement liées aux opérations de combat de Moscou. En visite en Ukraine puis en Pologne cette semaine, le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken a déclaré jeudi : «Nous nous adapterons si nécessaire, notamment en ce qui concerne les moyens dont dispose l’Ukraine pour se défendre efficacement contre l’agression russe.» Avec son homologue britannique David Lammy, ils ont promis de répondre «d’urgence» aux demandes militaires de l’Ukraine.
Libération