«L’actuel régime émane de la dernière volonté exprimée par le peuple, mais ne doit pas ignorer les prérogatives de la majorité parlementaire dans un régime politique comme le nôtre». Telle est la position de l’ancien parlementaire Moussa Tine, leader du parti Pencoo. En cela, explique-t-il, la force majoritaire reste une réalité politique incontournable et détient du coup un pouvoir constitutionnel de faire et de défaire. Quant au tiraillement noté entre députés du pouvoir et de l’opposition, il reste convaincu qu’en réalité, peu de gens connaissent les véritables motifs de cette guéguerre. «À vrai dire, c’est maintenant que sonne la véritable heure d’un dialogue. Les facilitateurs, surtout les mêmes, doivent y aider. À ceux-là, qu’il leur plaise de ne pas le garder secret», explique-t-il.
S’agissant de la dissolution de l’Assemblée nationale agitée, le leader du parti Pencoo précise que cette dissolution de l’Assemblée nationale prévue n’entraînera pas la perte de mandat pour les députés, même si l’Assemblée ne pourra plus se réunir. «On devra aussi continuer à payer les salaires des députés qui ne pourront plus voter de loi ni prendre aucune initiative parlementaire», précise-t-il. Argument à l’appui, Moussa Tine avance : «Si l’Assemblée est dissoute et qu’on veuille organiser des élections en 2024, où trouvera-t-on les crédits budgétaires pour organiser de nouvelles élections, puisque le budget en cours d’exécution ne les a pas prévus et que seule l’Assemblée nationale a le pouvoir en la matière (loi de finances initiale ou d’une loi de finances rectificative) ? Or, l’Assemblée nationale dissoute ne pourra pas se réunir, même si les députés demeurent des représentants du peuple». Selon lui, ce pays n’appartient ni à l’ancienne majorité présidentielle devenue non moins majorité parlementaire, ni à l’actuelle majorité présidentielle restée minorité parlementaire.
Magib GAYE