L’ancien juge et leader du parti politique Ensemble pour le Travail, l’Intégrité et la Citoyenneté (ETIC) estime que le nouveau régime n’a pas tenu ses promesses de rupture en ce qui concerne la justice.
Le grand chamboulement qu’il a y eu lors de la dernière réunion du Conseil Supérieur de la Magistrature durant laquelle plusieurs magistrats qui ont été liés dans un dossier avec le PASTEF et ses militants ont été envoyés à Tambacounda est un signal fort selon Ibrahima Hamidou DEME sur la posture du chef de l’Etat. Car, explique-t-il, «il faut du courage et de la volonté politique d’opérer des ruptures vertueuses du côté de l’Exécutif et un sens élevé des devoirs de leurs charges de la part des magistrats ».
«La première séance du CSM du nouveau régime, qui s’est tenue hier (samedi 10 aout), après les Assises de la justice, n’a malheureusement pas tenu ses promesses de rupture vertueuse. Les décisions qui y sont prises perpétuent, en effet, la présence hégémonique de l’Exécutif et la posture pusillanime des magistrats. Les critères d’affectation des magistrats doivent être objectifs. Ils ne doivent aucunement dépendre des décisions favorables ou défavorables rendues à l’égard d’un homme politique. Mais, tant que le chef de l’Etat ne tiendra pas sa promesse d’être au dessus de la mêlée en veillant au fonctionnement régulier des institutions, tant que les magistrats oublieront leur rôle constitutionnel de pouvoir et de gardien vigilant des droits et libertés, la séparation des pouvoirs, l’indépendance de la justice et l’Etat de droit tant espérés ne seront qu’un leurre », s’est-il exprimé dans une déclaration écrite.
Cet avis est partagé par le coordinateur du Forum Civil Birahim SECK. Pour lui, « il n’y a encore aucune différence avec les régimes précédents concernant le système de nomination des magistrats».
Khadija NDIAYE