Dans un édito signé le Conseil des Diffuseurs et Éditeurs de la Presse du Sénégal (CDEPS) de Mamadou Ibra KANE, la presse dénonce de manière générale «une entreprise de dénigrement orchestrée à dessein pour la décrédibiliser ». Elle estime que depuis l’élection du président Bassirou Diomaye FAYE, elle fait face à des blocages de comptes bancaires par le fisc, une production d’état exécutoire de saisie de matériels de production, une rupture unilatérale et illégale des contrats publicitaires, le gel des paiements, des mises en demeure et le refus de concertation. Car pour le CDEPS, le seul but de ces manœuvres est «de noircir le décor et procéder ensuite à une sélection artificielle et une liquidation des entreprises de presse privée, en fonction de ses intérêts politiques immédiats ».
«Depuis bientôt trois mois, la presse sénégalaise vit une des phases les plus sombres de son histoire. Une campagne de diabolisation a été actionnée pour présenter les médias, ainsi que ceux qui les animent, comme des citoyens irrespectueux des lois, ne s’acquittant d’aucune de leurs obligations, surtout fiscales. Parallèlement, une campagne est menée pour mettre à mal les éditeurs de presse avec leurs confrères, en créant un fossé entre ceux qu’on appelle «patrons de presse» et leurs collaborateurs. Nous sommes aguerris pour avoir expérimenté les méthodes des pouvoirs précédents pour comprendre ce qui se trame. L’objectif visé n’est autre que le contrôle de l’information et la domestication des acteurs des médias. C’est tout simplement la liberté de presse qui est menacée au Sénégal », peut-on lire sur l’édito.
Sur ce, le CDEPS décrète une journée sans presse, ce mardi 13 août 2024, pour sensibiliser l’opinion nationale et internationale.
Khadija NDIAYE