Fermeture d’entreprise de presse, pression multiforme sur les médias, perte d’emplois… C’est le tableau que peint la Coordination des associations de la presse qui dit «être très préoccupée» par la situation des médias au Sénégal.
Stades et Sunu Lamb, deux quotidiens du groupe Africome ont disparu des kiosques, selon le constat de la Cap qui ajoute que le quotidien Vox Pop n’est pas paru ce mardi 6 août. «Face à cette situation intenable et de faillite de tout un secteur, l’Etat opte pour le mépris et ses démembrements continuent d’enchaîner des décisions et injonctions qui frisent une volonté manifeste et assumée de mise à mort des médias privés du pays», indique la Cap dans un communiqué.
La Cap constate et dénonce le fait que les nouvelles autorités n’offrent aucune possibilité de dialogue et de concertation pour des solutions concertées à cette crise. «Elles ont certes trouvé un secteur à l’agonie dont le processus de réforme a été volontairement tronqué par les anciens tenants du pouvoir, mais force est également de constater que le nouveau régime n’a entamé ni consultations ni concertations afin de relancer la normalisation de ce secteur névralgique pour la démocratie», ajoute la Cap.
Depuis l’avènement du pouvoir du Président Bassirou Diomaye Diakhar Faye, de nombreux organes de presse ont vu leurs comptes bloqués pour ne s’être pas acquittés d’impôts. Et nombreux sont les éditeurs ayant reçu la visite, puis la convocation, de l’Inspection du travail pour lui présenter les contrats de travail de leurs agents. Il y a une semaine, le directeur de la Communication invitait des quotidiens et sites d’informations à faire une déclaration de parution et dépôt légal au plus tard le 29 juillet dernier sous peine de se voir appliquer les sanctions prévues par la loi. Idem pour les entreprises audiovisuelles.
Baba MBALLO