La SNCF est victime d’actes de «sabotage» coordonnés. Ce vendredi matin, trois incendies aux abords des voies, sur les lignes Atlantique, Nord et Est, perturbent fortement le trafic ferroviaire et engendrent d’importants retards. La compagnie ferroviaire se dit victime d’«une attaque massive pour paralyser le réseau» des TGV et invite les voyageurs à «reporter leur voyage et à ne pas se rendre en gare», avec un échange ou un remboursement de son billet sans frais. «Les voyageurs concernés seront contactés par mail ou SMS», ajoute le groupe. Des enquêtes ont été ouvertes, indique-t-on du côté des autorités.
Dans le détail, les difficultés sont dues à des «incendies volontaires et vols de câbles dans des chambres de tirages à Courtalain, Pagny-sur-Moselle et Croisilles», autour de 4h du matin, dans la nuit de jeudi à vendredi, a précisé le ministère des Transports, dans la matinée. Des lieux qui n’ont visiblement pas été choisis au hasard, puisqu’il s’agit, à chaque fois, de bifurcations du réseau à grande vitesse. Un moyen d’avoir «des conséquences plus lourdes puisque avec un incendie en fait, on prive à chaque fois deux branches du réseau», selon le PDG de SNCF Réseau, Matthieu Chabanel.
Ces actes sont bien volontaires, selon le ministre, Patrice Vergriete : «tout s’est fait aux mêmes heures», des «camionnettes» ont été retrouvées sur place, ainsi que des «agents incendiaires». «Tout nous indique que ce sont bien des incendies criminels», a-t-il martelé. De son côté, le patron de l’entreprise a précisé que les actes avaient visé des «canalisations où passent beaucoup de câbles». Or, ceux-ci contrôlent des dispositifs de sécurité, comme les feux rouge ou les aiguillages, il est donc impossible de faire circuler les trains dans de bonnes conditions sans eux.
Selon Jean-Pierre Farandou, 800.000 clients seraient concernés par cette panne. «C’est gros», a-t-il noté, précisant que «tout le monde» était mobilisé pour réparer ces dégâts au plus vite. «Ce sont des centaines de fils à reconnecter un par un, qui commandent des dispositifs de sécurité […]. Il faut ensuite tester. C’est un travail d’orfèvre», a insisté Matthieu Chabanel. «À travers la SNCF, c’est un bout de la France qu’on attaque», a dénoncé quant à lui Jean-Pierre Farandou, s’emportant contre une «bande d’illuminés, d’irresponsables, qui a cru intelligent de nous empêcher de faire notre métier».
Le trafic «très perturbé» partout en France
«Des incendies volontaires ont été déclenchés pour endommager nos installations», pointait, un peu plus tôt, la SNCF, qui affirme que ses équipes «sont déjà sur place pour procéder au diagnostic et débuter les réparations». Selon une source proche du dossier citée par l’AFP, ces actes de «sabotage» ont été commis de façon «concertée, à l’évidence».
Les circulations TGV sur les axes Atlantique, Nord et Est sont «très perturbées», prévient d’ores et déjà la compagnie ferroviaire, précisant devoir détourner «certains trains sur la ligne classique». «Mais nous allons devoir en supprimer un grand nombre», avertit-elle, indiquant que «cette situation devrait durer au moins tout le week-end le temps d’effectuer les réparations», avec une reprise normale du trafic prévue lundi. En revanche, la ligne à grande vitesse Sud-Est n’est pas touchée.
Le Figaro