Les avocats Burkinabè ont commencé, mardi 4 juin, une grève paralysant de nombreux tribunaux, pour exiger le respect de la procédure pénale et des décisions de justice à la suite de l’incarcération d’un de leurs confrères.
Les robes noires ont déserté les tribunaux de Ouagadougou, où certaines audiences n’ont pu se tenir.
« Le Conseil de l’ordre, des avocats a, « décidé de l’arrêt de travail par tous les avocats du Burkina Faso [du] mardi 4 juin au samedi 8 juin inclus, sur toute l’étendue du territoire national,” a annoncé lundi le bâtonnier Siaka NIAMBA dans un communiqué.
« Les avocats devront, au cours de cette période, s’abstenir d’occuper ou de participer aux audiences devant toutes les juridictions sans exception. »
Il s’agit notamment d’« interpeller les autorités sur le respect des règles régissant la procédure pénale au Burkina Faso à l’égard de toute personne mise en cause » et sur « le respect et l’exécution des décisions de justice par l’Etat », poursuit M. NIAMBA : « Sans ces impératifs, notre mission et celles de l’Etat de droit sont vaines. »
Cette grève se tient après l’incarcération, jeudi 30 mai, de Guy Hervé KAM à la maison d’arrêt et de correction des armées (MACA).
Arrêté à la fin de janvier, il avait été libéré mercredi puis immédiatement interpellé de nouveau à Ouagadougou. Le 7 mars, un tribunal avait ordonné sa libération immédiate. Une décision confirmée en appel le 23 avril.
Me Kam est poursuivi pour « complot contre la sûreté de l’Etat » et « association de malfaiteurs », selon ses avocats et le parquet militaire.
Sa défense rapporte qu’il est accusé d’avoir, avec d’autres, « ourdi un complot pour tenter de renverser le régime [militaire] en place » et s’être « organisé pour attenter à la vie de certaines autorités ».
Liboire SAGNA