Tout a débuté en 2019, dans le cadre de leur recherche de terrain à usage d’habitation. Le responsable local du Syndicat de l’enseignement professionnel et technique (SEPT) de Ziguinchor, du nom de I. MANE et le chargé des affaires sociales de la section locale de l’organisation du nom de B. SYLLA ont eu à prendre contact avec le promoteur immobilier F. SANOUA, au courant de l’année 2019 afin d’obtenir des parcelles à usage d’habitation pour leurs militants à des prix abordables.
Un accord tacite fut trouvé après une visite de site par le trésorier national du SEPT. Ce site en question est situé au quartier Jibana (commune de Niaguis) près de DIABIR, quartier périphérique de la commune de Ziguinchor non loin de l’université Assane SECK, dans le lotissement dénommé MADEMBA DIOP.
Cependant, une fois l’argent versé, les choses ont rapidement tourné au vinaigre.
Les plaignants soutiennent que le promoteur leur a vendu des terrains qui n’existaient pas ou qui étaient déjà vendus à d’autres personnes.
Une plainte déposée le 17 juillet 2023 par le secrétariat général contre le promoteur et les responsables locaux du syndicat.
Selon le document, le prix de cession du site a été fixé à 1 250 000 par parcelle dont 125 000 000 pour les 100 parcelles dans le même site hors mis les frais de bornage.
Pour tirer les choses au clair, une plainte est déposée sur la table du procureur de Ziguinchor et du commissaire central contre le promoteur et les deux responsables locaux pour « abus de confiance, faux et usage de faux et tentative d’escroquerie en bande organisée », par le secrétaire général du Syndicat Amar KANE
« Grande fut ma surprise lors de mon voyage dans le courant du mois de décembre 2021 de constater qu’en accord avec les deux responsables locaux, un autre site dénommé BARAF proposé en lieu et place du site convenu… Rien de grave pour moi, car jusqu’à ce moment, la confiance était de mise entre les responsables régionaux et moi », s’est-il confié dans la plainte.
125.000.000 FCFA pour 100 parcelles
Une injonction est faite à I. MANÉ et à B. SYLLA, respectivement responsable local du syndicat et chargé des affaires sociales, de geler tout versement au promoteur en attendant d’y voir plus clair. L’injonction ne sera pas respectée, car les retraits et versements continueront jusqu’au 23 mars 2023 sans avis du secrétaire général du Syndicat.
« Il faut rappeler qu’au niveau de notre syndicat, les structures locales gèrent les comptes locaux ouverts au nom de notre organisation. Pour une meilleure visibilité, un groupe WhatsApp regroupant tous les membres est mis en place. » Ce groupe a pour objectif de pouvoir partager les informations à temps réel et d’échanger sur l’évolution de la coopérative. « C’est à travers ce groupe que des soupçons ont commencé à germer », a indiqué Amar KANE, par ailleurs secrétaire général du SEPT.
En effet, trois mois après la fin officielle des versements en août 2022, beaucoup de questions furent posées dans ledit groupe et « l’attitude des responsables se manifestait soit par le mépris ou des silences assourdissants » attirant son attention.
« Surprise, arrivé ce lundi 08 mai, je me suis évertué à passer au crible la gestion de la coopérative. » Première surprise, je découvre qu’en lieu et place d’une coopérative, il y a deux coopératives. La première coopérative officielle est la seconde que je venais de découvrir et qui compte 52 membres ayant déjà commencé les versements dans le compte ouvert au crédit mutuel au nom du syndicat », a-t-il expliqué dans sa plainte.
En effet, selon lui, cette coopérative parallèle utilisait le compte ouvert au crédit mutuel du Sénégal au non du syndicat et des retraits fréquents y étaient effectués sans même que le secrétaire ne soit une fois de plus avisé.
Des doublons sur les numéros de lots
Il se trouve en plus que les papiers administratifs délivrés aux militants étaient sans aucune valeur juridique et que les auteurs en savaient, car s’étant fait faire des donations par le promoteur des terrains dans un site bien identifié et enregistré au cadastre.
« Les rapports financiers qui nous avaient été envoyés depuis le début étaient falsifiés ». “En effet, en exploitant les registres de versement du CMS, je me suis rendu compte que ni B. SYLLA, ni I. MANE n’avaient eu à verser un seul franc alors que mensuellement, ils m’envoyaient un rapport des cotisations mentionnant leurs contributions financières », a-t-il expliqué.
Selon un des membres de la coopération interrogé, aucune parcelle ne leur a été affectée sur les sites promis alors que l’argent a déjà été débloqué du compte de la mutuelle.
Le pire, certains membres de la coopérative se sont retrouvés avec le même numéro de lot dans le site supposé être affecté à la coopérative. Il en ressort de l’enquête que la même coopérative n’a pas été enregistrée au niveau du cadastre de Ziguinchor.
Deux coopératives parallèles
En plus de cela, des personnes non membres de la coopérative se sont vu attribuer des parcelles créant des numéros identiques dans le supposé site attribué à la coopérative.
Un autre fait, certains membres de la coopérative ont reçu des notifications d’attribution de parcelles datant du 20 juin 2020, du morcellement du domaine de la famille de Mademba DIOP à Baraf au quartier Jibana de la part du secrétaire municipal.
Selon le procès verbal de la commission domaniale de Niaguis qui leur a été remis, les dites parcelles doivent être mises « en valeur dans un délai de trois ans à compter de la date de la présente notification, faute de quoi l’administration pourra les retirer sans une autre mise en demeure ».
Liboire SAGNA