Le Front pour une révolution anti-impérialiste populaire et panafricaine (FRAPP) a encouragé, jeudi, dans une note, la volonté le gouvernement à aller au-delà des dépenses d’alimentation pour réduire le coût de la vie, a l’issue du conseil des ministres tenu mercredi.
« Le communiqué du Conseil des ministres du 22 mai marque un tournant significatif dans la communication du gouvernement sénégalais sur la réduction du coût de la vie. Pour la première fois, cette communication dépasse les seules dépenses d’alimentation. Le Premier ministre a présenté les premiers résultats des concertations en cours avec les parties prenantes concernant la réduction du coût des produits de première nécessité et des services de connexion à Internet », a rappelé le FRAPP.
Renforcer sa position dans les entreprises de distribution
« Certes, les dépenses d’alimentation représentent 50 à 53 % des dépenses des ménages, selon la dernière enquête sur les conditions de vie des ménages effectuée par l’ANSD. Cependant, il est difficile pour l’État de réduire significativement ces dépenses dans un pays qui n’est pas encore souverain sur le plan alimentaire », a-t-il fait savoir.
Le FRAPP félicite le gouvernement pour les nouvelles orientations de la politique agricole, qui sont des signaux positifs en faveur d’une agriculture souveraine aux mains des paysans.
« C’est pourquoi il est crucial d’encourager le gouvernement à aller encore plus loin et à se concentrer également sur l’autre moitié des dépenses », poursuit le communiqué.
Soutenir les initiatives entreprises dans le foncier
« Les dépenses liées au logement (15 %), à la téléphonie (4 à 5 %), au transport (3 à 5 %), à la santé (3,5 %), à l’éducation (2 à 3 %) et à l’énergie (2,5 à 4,5 %) offrent des opportunités où le gouvernement peut intervenir plus efficacement », a soutenu le mouvement panafricain.
Guy Marius SAGNA et compagnie estiment que ces secteurs, souvent sous monopole d’État ou fortement régulés, « permettent au gouvernement de réguler les prix, d’augmenter les subventions ou d’améliorer les systèmes de mutualité pour alléger le budget des ménages ».
Il soutiennent par ailleurs que la réduction de ces coûts passe par une reprise en main de l’État de ces secteurs.
« Les initiatives de transparence dans le foncier entrepris par le Président Bassirou Diomaye FAYE, doivent être soutenues par tout le peuple sénégalais, qui en sera finalement bénéficiaire par un meilleur accès au logement », ajoutent-ils.
Le FRAPP demande aussi à l’État de renforcer sa position dans les entreprises de distribution de services vitaux comme Senelec, Sen’Eau et Sonatel, afin de défendre, dans leur conseil d’administration et au sein des régulateurs, une baisse significative des prix de l’eau, de l’électricité et des communications voix et données.
S’agissant de la santé, le FRAPP appelle à la mise en œuvre de la Couverture Sanitaire Universelle, comme évoqué dans le PROJET, pour que chaque Sénégalais puisse avoir recours aux services de santé dont il a besoin, où et quand il en a besoin, sans être exposé à des difficultés financières.
De plus, poursuit-il, « il est essentiel que les mesures visant à atteindre la souveraineté alimentaire soient accompagnées d’initiatives pour stimuler la production locale de biens durables (10 % de la consommation) et redynamiser l’industrie de l’habillement et des chaussures (5 % de la consommation) par la promotion du « made in Sénégal ».
Liboire SAGNA