C’est le ministre béninois de l’Eau et des Mines qui en a fait l’annonce, lors d’un point de presse conjointement animé avec la délégation chinoise en charge de l’exploitation du pipeline d’export Bénin-Niger. « Nous avons donc décidé d’autoriser le chargement du premier navire qui mouille dans nos eaux », déclare-t-il.
L’opération de chargement, qui devrait démarrer ce jeudi, va durer 36 heures. Il sera question d’une embarcation dénommée »Front Cascade », de 275 m de long, battant pavillon des Îles Marshall, d’une capacité de 130.000 tonnes de brut, soit 900.000 barils.
Pour le ministre Samou Séidou Adambi, le Bénin donne ainsi la preuve de sa bonne foi dans un dossier qui empoisonne les relations entre les deux voisins.
« Le Bénin n’a aucune intention de nuire ni aux intérêts de l’État du Niger ni à celui de notre partenaire commun. Toutefois, il est important de noter que cette autorisation ponctuelle et provisoire, telle que mentionnée dans la lettre de la douane nigérienne, ne saurait être érigée en règle de conduite pour l’exploitation normale du pipeline qui doit se faire dans un cadre normal de relation entre États. »
Un heureux assouplissement de la mesure prise par le Bénin estiment certains observateurs qui parlent d’un bon début du dégel de la tension entre les deux pays.
Mais pour Francis Euloge Atadé, analyste politique et expert en Gouvernance, la mesure du blocage était le seul moyen intelligent de pression qu’avait le Président béninois à sa portée pour contraindre ses partenaires à venir à la table de négociation.
Le Pipeline qui part du sud-est du Niger est géré par une société pétrolière appartenant à l’Etat chinois.
« Cette mesure a permis à la partie nigérienne de dire les griefs qu’elle avait contre le gouvernement du Bénin. Le 2e point positif, c’est qu’il y a une délégation de la Chine qui est venue et qui a fait la médiation. Le 3e point positif de cet incident provoqué par le chef de l’État, puisqu’il a crevé l’abcès pour remettre le processus des relations diplomatiques refroidies avec le Niger sur les rails, le 3e point, disais-je, c’est qu’une délégation de la douane nigérienne est annoncée pour la supervision des opérations.. »