En Côte d’Ivoire, les principaux intervenants du domaine ont conclu un accord visant à améliorer la régulation des contenus sur les plateformes digitales et à combattre les manipulations ainsi que la haine sur internet.
Ce mercredi, les acteurs du Réseau francophone des régulateurs des médias (REFRAM) et du Réseau des instances africaines de régulation de la communication (RIARC), ainsi que les délégués des grandes plateformes digitales, ont ratifié la déclaration d’Abidjan.
Ce document marque une étape clé pour le renforcement de la collaboration entre les régulateurs et les services en ligne. Un des principaux résultats de cette charte est l’engagement des plateformes à nommer un interlocuteur unique pour les autorités afin de simplifier les procédures de notification d’abus. De plus, elles promettent d’élargir leurs capacités de modération des contenus dans toutes les langues officielles reconnues par le réseau des régulateurs.
Selon Christian Bosembe, président du Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication en RDC, la gestion linguistique demeurait jusqu’ici une lacune notable. « Avec environ 400 langues et groupes ethniques, des conflits peuvent surgir si une ethnie se proclame supérieure à une autre, refusant de communiquer en lingala ou en français mais utilisant plutôt le Tchilumba. Il devient alors difficile de superviser ces échanges puisque nous ne contrôlons pas totalement les plateformes qui, de leur côté, ne sont pas préparées à gérer de telles spécificités », a-t-il expliqué.
Identification des provocations à la violence
Google, par exemple, est en train de développer des outils pour quinze langues qui devraient être intégrées à ses services d’ici la fin de l’année. Actuellement, des recherches sont menées à Nairobi et à Accra. « Nous avons des équipes qui étudient comment incorporer les dialectes locaux dans nos algorithmes d’intelligence artificielle afin de repérer les provocations à la violence, entre autres », déclare Pren-Tsilya Boa-Guehe, responsable des relations institutionnelles panafricaines, gouvernementales et des politiques publiques chez Google.
La déclaration évoque également les enjeux de confidentialité et de protection des jeunes utilisateurs des plateformes digitales. Les régulateurs, ainsi que les représentants des entreprises TikTok, X, Google, et Meta, prévoient de se rencontrer de nouveau lors d’un forum avant la fin de l’année.
AVEC AFRICANEWS