Le 18 avril 2024, les Etats-Unis ont opposé leur veto à la demande d’adhésion pleine et entière de la Palestine aux Nations Unies, portant un coup dur aux aspirations palestiniennes d’obtenir un Etat souverain reconnu par la communauté internationale.
Depuis plusieurs semaines, les Palestiniens, qui ont actuellement le statut inférieur d’« Etat non membre observateur » depuis 2012, ainsi que les pays arabes, “imploraient le Conseil [de sécurité] d’accepter qu’un ‘Etat palestinien’ prenne sa place ‘légitime’ au sein des Nations unies”, selon Le Monde. Mais leurs efforts ont été vains face à l’opposition américaine.
Après le veto américain, l’Autorité palestinienne a vivement dénoncé cette décision. “Cette politique américaine agressive envers la Palestine, son peuple et ses droits légitimes représente une agression flagrante contre le droit international”, a déclaré le bureau du président palestinien Mahmoud Abbas, cité par l’AFP.
L’ambassadeur palestinien à l’ONU, Riyad Mansour, a lancé en pleurs : “Ce rejet ne brisera pas notre volonté, ne stoppera pas notre détermination. Nous n’arrêterons pas nos efforts. L’Etat de Palestine est inévitable, il est réel.”
Explication du veto américain
Les Etats-Unis ont justifié leur veto en affirmant que “ce vote ne reflète pas une opposition à un Etat palestinien, mais est une reconnaissance qu’il ne peut naître que de négociations directes entre les parties”, selon l’ambassadeur adjoint Robert Wood, cité par Le Monde.
Washington craint également que l’admission de la Palestine à l’ONU ne déclenche des coupes budgétaires selon la législation américaine, qui “leur imposerait de couper leur financement à l’ONU en cas d’une adhésion palestinienne en dehors d’un accord bilatéral”.
Réactions internationales
Malgré le veto, l’ambassadeur algérien Amar Bendjama a salué “le soutien ‘écrasant’ des membres du Conseil” qui “envoie un message très clair : l’Etat de Palestine mérite sa place à l’ONU”. Il a promis de “présenter à nouveau cette requête ultérieurement”.
De son côté, l’ambassadeur chinois Fu Cong a déploré “une triste journée” où “le rêve du peuple palestinien a été anéanti”.
Israël s’est également opposé avec force à l’initiative palestinienne. Son ambassadeur Gilad Erdan a estimé que le soutien au projet palestinien allait “encourager les Palestiniens à ne pas revenir à la table des négociations et rendre la paix presque impossible”.
Le gouvernement israélien reste opposé à la solution à deux Etats, contrairement à la position défendue par une majorité de pays dont les Etats-Unis. 137 des 193 Etats membres de l’ONU reconnaissent déjà unilatéralement un Etat palestinien.