Le Représentant spécial du secrétaire général de l’ONU en Libye a déclaré au Conseil de sécurité que depuis la fin de l’année 2022, les efforts menés par l’ONU pour résoudre la crise politique en Libye se sont heurtés à des résistances nationales et régionales, «révélant une défiance intentionnelle à s’engager sérieusement et une ténacité à retarder perpétuellement les élections »,
S’adressant aux journalistes au siège de l’ONU à l’extérieur du Conseil New York après son briefing, le Sénégalais Abdoulaye BATHILY a confirmé les informations selon lesquelles il avait présenté sa démission au Secrétaire général. Il a déclaré aux ambassadeurs quelques minutes plus tôt qu’avec un profond sentiment de déception, il est décourageant de voir des individus en position de pouvoir placer leurs intérêts personnels au-dessus du pays ».
Il a souligné la nécessité pour les dirigeants libyens la nécessité de mettre la priorité sur les intérêts nationaux plutôt que les intérêts personnels. Les exhortant à parvenir à un règlement politique par le biais de négociations et de compromis. “Nous ne pouvons pas permettre que les aspirations de 2,8 millions d’électeurs libyens inscrits soient éclipsés par les intérêts étroits de quelques-uns”, a-t-il ajouté.
Il a informé les ambassadeurs d’une surtaxe temporaire sur les taux de change officiels combinée à la baisse de la valeur du Dinar libyen et à la restriction de l’accès aux devises étrangères, ce qui a alimenté la colère de la population dans un contexte d’inquiétudes croissantes concernant la hausse des prix des biens et services essentiels. “Il est impératif que les autorités libyennes s’attaquent non seulement aux symptômes, mais aussi aux causes profondes de la persistance de pratiques économiques et financières néfastes”, a martelé M.BATHILY devant les émissaires de l’ONU, appelant les autorités à adopter rapidement un budget national et à mieux gérer les ressources de l’Etat.
Le dignitaire sénégalais a également souligné la situation sécuritaire tendue dans plusieurs régions du pays, y compris dans les grandes villes comme Tripoli et Misrata. “La présence d’acteurs armés et d’armes lourdes dans la capitale libyenne est très préoccupante car elle constitue une menace importante pour la sécurité de la population civile”, a-t-il averti. Soulignant que toute escalade des tensions en Libye exacerberait I’instabilité non seulement au Tchad, au Niger et au Soudan, mais aussi dans l’ensemble de la région du Sahel.
Il s’est également dit préoccupé par la situation critique persistante des migrants ainsi que par la forte augmentation des enlèvements, des disparitions et des arrestations arbitraires dans un contexte d’impunité enracinée qui a sapé les libertés fondamentales.
Bakary Demba SY