Les détenus définitivement condamnés, emprisonnés dans les 37 prisons du Sénégal, qui se comportent bien, ont été oubliés par le président Bassirou Diomaye Faye lors de la célébration de la Korité. Ils ont attendu en vain la liste pour la grâce présidentielle. Pour deux occasions consécutives, en l’occurrence la fête de l’Indépendance et celle de la Korité, célébrée hier, au Sénégal, le chef de l’Etat n’a pas accordé un pardon à ces personnes dans les liens de détention. Pour la veille du 4 avril 2024, Bassirou Diomaye Faye, nouvellement élu président de la République, n’avait pas pris fonction ni formé son gouvernement. Il était dans les préparatifs de sa prestation de serment suivie de sa passation du pouvoir avec le président sortant, la veille du défilé qu’il avait transformé en levée des couleurs.
Diomaye oublie les détenus de bonne conduite
A la veille de la Korité, Bassirou Diomaye Faye avait fini d’installer son gouvernement. Mais la plupart des ministres, notamment la Justice, n’avaient pas pris service à cause d’un retard accusé dans les passations de service. Du coup, les activités n’ont pas encore démarré. En atteste le premier conseil des ministres tenu, mardi 09 avril 2024, veille de la fête. Une source judiciaire contactée par WalfQuotidien tente de justifier cette situation. «C’est un pouvoir discrétionnaire. Il peut le faire à tout moment. C’est juste une tradition au Sénégal de gracier des prisonniers à la veille de la fête de l’indépendance, de Tabaski, de Korité et de fin d’année », confie notre source. Avant d’ajouter : « Il vient aussi d’arriver. Il n’a pas tous les dossiers. Peut-être qu’il veut contrôler les personnes éligibles à la grâce. Il veut être prudent. C’est normal».
La dernière grâce présidentielle a été accordée, à la veille du nouvel an, le 30 décembre 2023, par le président Macky Sall. A cet effet, 1 372 personnes condamnées pour diverses infractions et détenues dans les différents établissements pénitentiaires avaient bénéficié de cette clémence. «Les bénéficiaires de cette mesure de clémence sont des délinquants primaires et des détenus présentant des gages de resocialisation. Le chef de l’État offre ainsi à une catégorie de citoyens, momentanément en conflit avec la loi, l’opportunité de retrouver leur famille et de profiter de cette chance qui leur est accordée pour se réinsérer dans la société», avait écrit, dans un communiqué, Me Aïssata Tall Sall.
Salif KA