C’est comme s’ils s’étaient passés le mot à l’occasion de la prière de l’Aïd el fitr communément appelé Korité. A l’unisson, des khalifes généraux et des imams ont invité, hier dans leurs sermons, les fidèles à la culture de la paix, de la cohésion sociale et de l’entraide.
A l’instar d’autres pays, la fête de l’Aïd el fitr communément appelé Korité a été célébrée, hier, au Sénégal. Le prétexte a été saisi par les autorités religieuses, dans leurs sermons à l’occasion de la prière, pour rappeler les fondamentaux du Sénégal, basés sur l’entraide, la cohésion sociale, à la culture de la paix et du pardon. A Médina Baye Niass, le khalife général, Cheikh Mahi Niass qui a prié pour la paix et la prospérité, a invité les populations à cultiver les bonnes relations. «Il est important de s’entraider, de cultiver les bonnes relations entre frères de même religion et citoyens de même nation», a-t-il lancé.
Le patriarche a, dans sa déclaration, rappelé aux citoyens de jouer leur partition dans la consolidation de la paix et de la stabilité. Selon lui, rien n’est éternel, toute vie a une fin un jour ou l’autre. «Le jour du jugement dernier, chacun répondra de ses propres actes», lance Cheikh Mahi Niass. Il a, par ailleurs, prié pour la réussite de la mission de Diomaye Bassirou Faye dans sa fonction de président de la République.
Ce même discours a été tenu par Cheikh Mouhamadoul Fallou Mbacké, imam de la grande mosquée de Touba. Dans son sermon, le religieux a invité les fidèles à cultiver la paix, le travail et l’unité pour un Sénégal prospère. «Un fidèle mouride doit se conformer aux préceptes de l’islam en suivant les recommandations de notre guide fondateur Serigne Touba. Il doit cultiver la paix en prônant l’unité et en exerçant un travail licite pour la prospérité du Sénégal dans tous ses secteurs d’activités», recommande-t-il.
A Thiénaba, le khalife général Baye Serigne Assane Seck, au-delà de sa prière pour la paix et la prospérité, a invité le président de la République à aller à la rencontre des guides religieux. Selon lui, «aucun guide religieux n’a une dent contre lui, au contraire tout le monde prie pour qu’il puisse réaliser son objectif». «Nous sommes en phase avec vous…Vous devez faire plus que votre prédécesseur. Et pour cela, vous devez toujours l’honorer comme vous l’avez fait lors de la cérémonie de passation de service. Évitons les représailles et travaillons pour l’intérêt du pays», indique-t-il.
Pour sa part, Thierno Souleymane Agne, imam ratib de Tambacounda (est), recommande aux citoyens de prier pour la réussite du président de la République. Il a aussi fustigé la trahison et le mensonge. «Nous devons nous pardonner mutuellement, car c’est ce que le prophète (Psl) a enseigné (…) Les fidèles doivent cultiver l’unité des cœurs et l’honnêteté dans les relations humaines. La confiance et la vérité sont devenues rares dans les relations humaines, les hommes préfèrent le mensonge et la trahison, or ce ne sont pas les enseignements du saint Coran», a-t-il soutenu.
A Matam, Kaffrine, Kolda, etc., les imams ont prêché en chœur la culture de la paix et de la cohésion sociale. «J’invite les fidèles musulmans à s’entraider, à raffermir les liens entre eux pour le bien des populations et du pays. Ils doivent également s’aimer, entretenir de très bonnes relations et rester solidaires», a, par exemple, soutenu Alassane Fall, imam de Matam.
Salif KA