Sur 25 ministres et 5 Secrétaires d’Etat qui composent le nouveau gouvernement dont Ousmane Sonko est le Premier ministre, il y a 4 femmes. Ce que fustige le Réseau des féministes du Sénégal dans un communiqué parvenu à Walf Net. « C’est avec consternation que nous avons reçu l’annonce de la composition du gouvernement ce 05 Avril 2024. Une composition ne nommant que 4 femmes sur une liste de 25 ministres et 5 secrétaires d’Etat. Les femmes ne représentent donc que 13,33% dans ce gouvernement dit de rupture, d’inclusion et d’équité », lit-on d’emblée dans le texte.
Qui se poursuit ainsi: « Un Gouvernement paritaire était effectivement possible, attendu et souhaité surtout venant d’un régime qui dit vouloir travailler pour plus de justice sociale. Nous constituons la moitié de la population du Sénégal. Ce poids démographique ne se reflète pas dans la représentation des femmes aux instances et processus de prise de décision. Rappelons que le Sénégal a ratifié, sans réserve, le Protocole à la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples relatif aux droits des femmes en Afrique (Maputo). Depuis 2001 la Constitution sénégalaise reconnaît que « les hommes et les femmes sont égaux en droit ». Ces instruments garantissent l’accès équitable des hommes et des femmes à la prise de décision et à l’exercice des responsabilités civiques et politiques ».
Aussi, le Réseau des féministes du Sénégal alerte sur le changement de la dénomination du ministère de la Femme, de la Famille, de l’Equité et du Développement communautaire en Ministère de la Famille et des solidarités. « Le choix d’enlever le terme “femme” du ministère nous amène à penser que le statu quo sera maintenu, que des compromis seront faits avec nos droits. Cela ne présage ni d’un engagement clair pour l’équité et l’égalité ni d’une réelle prise en compte de nos besoins spécifiques. Nous espérons qu’avec le décret portant répartition des services de l’Etat, la direction de l’équité et de l’égalité de genre demeurera », affirment la Coordonatrice Fatou Warkha et ses camarades.
Selon elles, « la nécessité d’une amélioration tant qualitative que quantitative de la participation des femmes au niveau gouvernemental se pose avec acuité. Il se pose d’autant plus qu’il n’est pas concevable de parler d’un approfondissement du processus démocratique sans que la participation de la moitié de la société soit effective et croissante. Nous nous attendions à des mesures claires pour la concrétisation de nos droits et non pas à la mise en place d’un dispositif qui va contribuer à la marginalisation de nos voix des femmes »
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