Plus d’une semaine après son appel téléphonique à l’actuel chef de l’Etat au cours duquel il a reconnu sa défaite à l’issue de ce scrutin, Amadou BA, qui a suivi depuis la Mecque, où il effectuait son petit pèlerinage, l’installation officielle du Président Bassirou Diomaye FAYE, a affirmé son engagement à poursuivre son action politique autour de son projet de gouvernance plébiscité selon lui par « plus d’un électeur sur trois ».
Dans une lettre ouverte, il a ainsi tendu la main toutes les forces politiques et sociales qui partagent ses idéaux à le rejoindre dans sa « nouvelle posture d’opposition démocratique et républicaine, respectueuse des institutions », pour dit-il, « préparer les conquêtes prochaines, sur la voie du Sénégal réconcilié, prospère et juste qui demeure l’horizon de mon engagement ». « Je reste résolument engagé et prêt à mener et gagner les batailles du futur. C’est dans cette disposition que j’exhorte tous les républicains et démocrates de notre pays à une cohésion renforcée et à une solidarité sans faille », a-t-il lancé dans ce document.
Il faut dire que cette sortie de l’ancien Premier ministre et dauphin désigné par l’ancien chef de l’Etat et président de l’Alliance pour la République (APR) réaffirmant son engagement à poursuivre son action politique, pourrait constituer un facteur de crise pour l’ancien parti au pouvoir. Et pour cause, Amadou Ba qui incarne aujourd’hui la posture du chef de l’opposition pourrait être confronté à une dualité avec son ex-patron à la tête de l’ancien parti au pouvoir, l’APR. En effet, après sa décision de renoncer à faire une troisième candidature, le président Macky SALL avait annoncé qu’il allait rester à la tête de son parti. On risque donc d’assister dans les prochains jours à une bataille pour le contrôle de cet ancien parti au pouvoir entre son candidat qui incarne le statut de chef de l’opposition et le président. Pour rappel, lors de la dernière révision du processus électoral, les acteurs politiques avaient trouvé un consensus sur un texte concernant le statut du chef de l’opposition. Ce texte qui n’a pas été encore adopté prévoit un certain nombre de privilèges pour le candidat arrivé deuxième à l’élection présidentielle qui incarne le statut de chef de l’opposition. Parmi ces privilèges, on peut citer entre autres, le rang de président d’institution de la République, la protection diplomatique de sa personne, des ressources financières suffisantes.
Sud Quotidien