Parallèlement à la lutte contre la vie chère, Bassirou Diomaye Faye ambitionne d’assainir la scène politique et le processus d’organisation des élections. C’est pourquoi il a annoncé, dans son discours à la Nation, le remplacement de la Cena par la Ceni et la rationalisation des partis politiques.
Dans son discours à la Nation tenu, à la veille de la célébration du 04 avril, Bassirou Diomaye Faye a annoncé de grandes décisions, notamment la rationalisation des partis politiques et le remplacement de la Cena par une Ceni. Une volonté qu’il justifie par des péripéties vécues par notre système politico-institutionnel et judiciaire depuis l’indépendance à nos jours. « Soixante-quatre ans après, le moment me semble venu de tirer les leçons de nos réussites et de nos échecs pour une gouvernance publique plus moderne, plus républicaine et plus respectueuse des droits humains. C’est pourquoi, après avoir démissionné de mon poste de secrétaire général de Pastef-Les Patriotes, pour ainsi me mettre au-dessus de la mêlée, je convoquerai de larges concertations avec la classe politique et la société civile», dit-il.
Selon lui, ces concertations s’articuleront autour de la réforme du système électoral, notamment le remplacement de la Cena par une Commission électorale nationale indépendante (Ceni), avec un renforcement de ses moyens de fonctionnement et de ses prérogatives. La rationalisation du nombre de partis politiques ainsi que leur financement, soutient le président de la République, seront au menu des débats. Il annonce l’inscription sur le fichier électoral concomitamment à la délivrance de la pièce nationale d’identité. «Pour redorer le blason de la justice, lui redonner le prix qu’elle mérite et la réconcilier avec le peuple au nom duquel elle est rendue, j’entends organiser des assises regroupant les professions du métier, magistrats, avocats, huissiers, greffiers et autres auxiliaires de justice, les professeurs d’université et les citoyens pour identifier des pistes de solution aux problèmes de la justice», annonce-t-il.
Par ailleurs, dans la quête d’un «Sénégal meilleur» au bénéfice de tous, Bassirou Diomaye Faye entend instaurer une «gouvernance vertueuse», fondée sur l’éthique de responsabilité et l’obligation de rendre compte. Il envisage d’engager, sans tarder, une politique hardie de bonne gouvernance économique et financière par «la lutte sans répit contre la corruption, la répression pénale de la fraude fiscale et des flux financiers illicites, la protection des lanceurs d’alertes, la lutte contre le détournement de deniers publics et le blanchiment d’argent, l’amnistie des prête-noms et leur intéressement sous condition d’auto dénonciation et la publication des rapports de l’Ige, de la Cour des comptes et de l’Ofnac». «De même, l’exploitation de nos ressources naturelles, qui, selon la constitution, appartiennent au peuple, retiendra particulièrement l’attention de mon gouvernement», promet-il.
Salif KA