Le Parti démocratique sénégalais (Pds) n’est pas allé par quatre chemins pour réclamer la dissolution du Conseil constitutionnel après la «scandaleuse décision» du Conseil constitutionnel du 20 janvier 2024. «Nous exigeons la dissolution du Conseil constitutionnel», tranche-t-il appuyant leurs revendications sur un ensemble de faits. Les camarades de Karim Wade martèlent : «Le Conseil constitutionnel est définitivement discrédité pour la prochaine élection présidentielle. Le président de la République est tenu d’en tirer, sans délai, les conséquences». D’où leur appel à sa dissolution. «Des audio qui circulent sur les réseaux sociaux confirment nos craintes et mettent en lumière des échanges entre l’ex-Premier ministre Amadou Ba et des membres du Conseil constitutionnel, en l’occurrence son Président Mamadou Badio Camara et le juge Cheikh Tidiane Coulibaly dans le but d’éliminer notre candidat Karim Wade», rapporte le Pds. Qui ajoute : «Ces enregistrements prouvent l’existence de tractations financières visant à acheter des membres du Conseil constitutionnel, dont son président, pour évincer Karim Wade». Le Pds d’interpeller : «Pourquoi les acteurs de la société civile, habituellement vigilants sur les questions de corruption, de bonne gouvernance et de malversations, les médias et les institutions judiciaires du pays se sont abstenus de chercher à vérifier la teneur de ces enregistrements et à mettre en évidence des preuves irréfutables de tentatives de violations de notre système démocratique».
Il y avait un projet de mise sur pied d’une commission d’enquête parlementaire. Mais pour le Pds, le dépôt de plaintes judiciaires avait pour seul but d’entraver les recherches. C’est la raison pour laquelle, selon eux, le Pds prend la responsabilité de saisir la justice afin de faire toute la lumière sur ces faits, qui nous donnent raison sur le degré de la corruption qui frappe le Conseil constitutionnel. Les camarades de Karim Wade de revendiquer : «Nous n’accepterons pas que le Sénégal se dirige vers des échéances électorales marquées par des suspicions et des doutes, sous la gouvernance d’un organe dont l’intégrité des membres est sérieusement mise en question». Mieux, renforce le Pds : «Nous devons agir face à cette grave forfaiture qui porte atteinte au fondement même de notre démocratie».
Emile DASYLVA