Si aucune date n’est fixée pour le premier tour de l’élection présidentielle par le président de la République avant le 31 mars 2024, «nous rentrons le 03 avril 2024 dans une période dangereuse pour le Sénégal», alerte Me Doudou Ndoye, juriste et avocat. «Je ne peux pas envisager tout ce qui va se passer. Je dis que nous allons rentrer dans une période très grave et dangereuse pour notre pays liée à la stabilité des institutions, la sécurité des populations, etc. Et c’est tout ce que je peux dire. Je sais que nous serons en danger et notre pays entrera dans une période trouble, difficile, impossible et insupportable», prévient la robe noire qui prenait, hier, à un webinaire organisé par Legs-Africa.
C’est pourquoi l’avocat souhaite que le président de la République fixe une date pour le scrutin présidentiel avant même son dialogue pour ne pas plonger le pays dans une situation de troubles et d’incertitude. Parce que, selon lui, avant le 02 avril, si la date du premier tour n’est pas fixée, il y aura beaucoup de spéculations «et nous serons tous dans une période dangereuse pour le Sénégal». Il rappelle que le Conseil constitutionnel a dit au président de la République d’organiser l’élection présidentielle dans les meilleurs délais. De son avis, le chef de l’Etat doit s’y atteler le plus rapidement possible.
«Nous avons franchi une ligne et je n’imaginais pas qu’on allait arriver là, surtout par quelqu’un qu’on a élu et qui avait prêté serment de respecter toutes les dispositions de la Constitution. Nous pensons que la décision prise par le Conseil constitutionnel est salvatrice. Malheureusement, cette décision ne nous sort pas d’une impasse d’autant plus qu’aujourd’hui nous ne voyons pas une solution qui peut respecter la loi électorale et les délais. Aujourd’hui, le président de la République convoque un simulacre de dialogue pour gagner du temps», martèle Elimane Haby Kane, sociologue, président Legs Africa et membre de Aar Sunu Élection.
Samba BARRY