Le processus électoral pour la tenue de la présidentielle semble suspendu au désidérata de Macky Sall qui traine les pieds, comme pour donner raison à ceux qui soutiennent qu’il s’accroche au pouvoir. En Conseil des ministres hier, Macky Sall a donné instruction à son ministre de l’Intérieur pour «une date qui sera fixée très prochainement».
Alors qu’il est attendu sur une date ferme pour la tenue de l’élection présidentielle, initialement prévue le 25 février 2024, le président de la République, Macky Sall, fait toujours dans le clair obscur. A la place, il parle d’une date à fixer «très prochainement». Ce qui fait penser à la fameuse expression «meilleurs délais» du Conseil constitutionnel qui n’est pas contraignante aux yeux du président Macky Sall.
«En l’entame de sa communication, le président de la République a évoqué la décision n°1/C/2024 du 15 février 2024 du Conseil constitutionnel et la finalisation du processus électoral, en demandant au ministre de l’Intérieur de prendre toutes les dispositions en relation avec le ministre des Finances et du Budget, la Cena et les autorités administratives, pour une bonne organisation de l’élection présidentielle à une date qui sera fixée très prochainement, après les consultations avec les acteurs politiques, les responsables de la société civile et les représentants des forces vives de la Nation», a indiqué le communiqué du Conseil des ministres d’hier, sans une once d’assurance des Sénégalais pour la tenue de l’élection présidentielle.
A l’opposé, le président Macky Sall semble faire «focus» sur le dialogue annoncé avec les Forces vives de la Nation. «En sa qualité de gardien de la Constitution et garant de l’Etat de droit, le chef de l’Etat a lancé un appel à toutes les forces vives de la nation pour asseoir le rayonnement de notre démocratie, ainsi que la crédibilité de nos institutions et du processus électoral», rapporte la même source soulignant que dans le cadre du dialogue, le président de la République entend bâtir «des consensus autour de la réconciliation nationale, de l’apaisement et de la pacification de l’espace public en vue de consolider la stabilité politique, économique et sociale». Dans ce contexte «d’apaisement», a encore souligné le communiqué du Conseil des ministres, le chef de l’Etat a demandé au Garde des Sceaux, ministre de la Justice de finaliser les projets de textes pour matérialiser la volonté de réconciliation et de pardon dans le respect de l’Etat de droit et la consolidation de la paix sociale durable.
Ndèye Maguette SEYE