Des questions de fond telles que la date de la présidentielle et le mode des concertations étaient au centre des débats, lors de la marche silencieuse, samedi dernier à Dakar.
Date finale pour la présidentielle, dialogue ou concertations, libération de candidats à la présidentielle…la marche silencieuse initiée par Aar sunu élection s’est vite muée en chœur, cris du cœur à haute voix. «2 avril terminus, dictateur…», pouvait-on lire sur les pancartes. Les politiques réclament une date pour la tenue de la présidentielle.
Mamadou Lamine Diallo, de Tekki, renvoie la balle à la Direction générale des élections (Dge). «Il lui appartient, sur la base de ce que le Conseil constitutionnel a dit, de donner les bonnes dates pour que nous puissions avoir une élection transparente et normale, mais aussi une passation de service le 2 avril», dit-il lors de la marche.
Quant au candidat Cheikh Tidiane Dièye, il réclame l’ouverture des discussions pour fixer la date du scrutin. «Il faut discuter, la démocratie appartient à beaucoup de composantes. Ce n’est pas seulement l’affaire des politiciens. Il faut ouvrir ces discussions à toutes les composantes qui ont leurs mots à dire afin que tout soit convivial, inclusif et co-construit», rappelle-t-il lors de la parade.
Malick Gakou, le candidat du Grand parti, se veut plus précis. Il affirme que tout doit se faire en mars. «Nous allons tout faire pour que les élections se tiennent durant le mois de mars, afin que le 2 avril nous ayons un nouveau président que j’espère être Malick Gakou. Cela nous permettra d’avoir suffisamment de temps pour que ces élections se passent dans de bonnes conditions et que nous ayons un nouveau président qui va faire la passation de service avec le président sortant le 2 avril», souhaite-t-il. C’est également la position du candidat du Pur. Aliou Mamadou Dia soutient qu’il faut tout faire avant le 2 avril. «Après le départ de Macky Sall ça pose problème, parce que le Conseil constitutionnel a dit que l’élection doit se tenir avant la fin du mandat du président, le 2 avril. Il est obligé de tenir l’élection avant le 2 avril, qu’il rend le pouvoir et qu’il sort par la grande porte», conseille-t-il.
Quant aux membres de la société civile, ils épiloguent sur le format des concertations. Babacar Fall du Gradec se dit favorable à des concertations plutôt qu’à un dialogue prôné par le président de la République. «Oui, sur le processus électoral pour voir comment organiser l’élection dans un délai qui tienne compte des dispositions de la Constitution et de la loi», soutient-il. Didier Awadi veut undialogue sur des «bases claires et propres». Mais avant toute concertation ou dialogue, Aliou Sané de Y en a marre réclame la libération des «centaines de prisonniers politiques».
Emile DASYLVA