En conférence de presse, les proches des détenus du parti dissous Pastef regroupé au sein du collectif des familles des détenus politiques ont rejeté toute négociation et tout dialogue pour la libération des prisonniers. Selon Diop Taif, ancien détenu, «il est impensable de laisser Macky encore 9 mois à la tête du pays alors que des jeunes souffrent dans les prisons»
«Depuis des mois, les détenus vivent un calvaire. A chaque fois qu’ils ont tenté de faire du bruit, on les calmait en leur disant qu’après l’élection présidentielle nous allions tous sortir. Et maintenant, Macky Sall ose reporter la présidentielle. Au nom de quoi ? Nous n’allons pas l’accepter. Nous n’allons pas dialoguer. S’il veut, il libère tous les prisonniers ou bien il laisse tomber. En tout cas, de notre côté, nous n’allons pas nous laisser faire. La souffrance a trop duré», fulmine-t-il.
Déplorant le mauvais traitement que vivent les personnes emprisonnées à Rebeuss depuis la mutinerie qui a éclaté le 3 avril, Diop Taif demande aux populations de venir appuyer ces mères de famille, qui sont restées des semaines sans voir leurs fils, lors de la marche du samedi 17 février.
«Depuis que les jeunes ont voulu montrer leur colère le jour de la déclaration du Président Macky Sall, ils ont accentué la garde et restreint les visites. Des jeunes ont failli mourir à cause des gaz lacrymogènes lancés dans les chambres. Donc nous appelons tout le monde à la marche qu’organise la plateforme Aar Sunu Élection afin de bouter hors du pouvoir Macky Sall », conclut-il.
Par ailleurs, le collectif a fait un tir groupé sur le juge du 2e cabinet Mamadou Seck. Il est selon les familles des détenus, «le pire juge que le Sénégal ait connu. Il est celui qui donne des mandats de dépôt systématique et part en voyage».
«Depuis des mois, les familles ne parviennent pas à avoir des permis de visite parce qu’à chaque fois il est absent. Il y a une queue incroyable devant son bureau quand vous y allez», ajoute le collectif.
Khadija NDIAYE