Des posts viraux montrent, depuis hier, Ismaïla Madior Fall, ministre des Affaires étrangères, très contradictoire dans ses propos. Avant, il soutenait que le report de l’élection présidentielle n’est pas possible. Aujourd’hui, il a détruit sa thèse aux yeux du monde
Des relents de reniement. Sur WhatsApp ou dans les boucles d’autres réseaux sociaux, le ministre Ismaïla Madior Fall s’exprime sur l’élection présidentielle. Deux vidéos qui ont été enregistrées à différents moments de la vie politique sénégalaise. Et qui laissent apparaître l’actuel ministre des Affaires étrangères comme une marionnette. Surnommé «le tailleur constitutionnel» du Président Macky Sall, Ismaïla Madior Fall, est tout sauf logique dans ses raisonnements juridiques. En mai 2023, alors qu’il était interrogé par une journaliste de Itv, lors de l’émission «Jury du dimanche» sur la probabilité d’un report de l’élection présidentielle, Ismaïla Madior Fall, en se cramponnant sur la Constitution, avait fait croire dure comme fer que cela était impossible. «Ce n’est pas envisagé jusque-là, premièrement. Deuxièmement, la date de l’élection présidentielle est fixée dans la Constitution. Au Sénégal, il est facile de reporter des élections locales. Il est facile de reporter des élections législatives. On peut, par une loi, reporter des élections législatives. C’est arrivé d’ailleurs. Mais, l’élection présidentielle, c’est dans la Constitution, le troisième dimanche du mois de février. Donc, on ne peut pas reporter l’élection présidentielle au Sénégal, juridiquement», avait-il répondu en tant que ministre de la Justice.
On dit souvent que le menteur a un cœur double. Quelques mois après cette sortie sur Itv, Ismaïla Madior Fall défend le contraire de ce qu’il avait dit. Lundi, sur France 24, alors qu’il était à Abuja, au Nigéria dans le cadre du sommet d’urgence de la Cedeao, il s’est démoli tout seul, sur la même question. «La décision de reporter l’élection présidentielle s’est faite, d’après la Constitution, dans le respect scrupuleux de la Constitution sénégalaise. Ce n’est pas une initiative du président de la République. C’est une loi constitutionnelle, qui ne modifie pas la Constitution. Le report est un réaménagement du calendrier électoral».
Cette posture du ministre prouve à suffisance que tout ce qui intéresse les politiciens, c’est le pouvoir. Qu’ils ne tiennent jamais leurs promesses. La preuve, le menteur en chef de la dernière décennie est Donald Trump. Le Washington Post, à l’aide de son «fact checker», avait calculé que le président américain avait proféré 30 573 mensonges pendant son mandat. Au Sénégal, il en trouverait beaucoup.
Baba MBALLO