Si la loi sur le report de la présidentielle passe, elle risque d’emporter avec elle le parrainage citoyen. Ce qui signifie que la présidentielle sera «un vrai choc de gladiateurs».
Une loi peut en cacher une autre ! Hier, en séance plénière, lors du vote pour le report de la présidentielle d’un an, soit du 25 février 2024 jusqu’au 25 février 2025, des députés ont souhaité la suppression du parrainage citoyen. «En perspective du dialogue national lancé par le chef de l’Etat, il a été recommandé de supprimer le parrainage citoyen et de ne retenir que celui des élus pour limiter les dysfonctionnements du processus électoral», lit-on dans le rapport de la Commission des lois, de la décentralisation, du travail et des droits humains.
Si la suppression du parrainage citoyen passe, ce sera l’arrêt de mort pour «les partis cabines téléphoniques», d’autant que le parrainage des élus s’avère plus corsé. Selon le code électoral, toute candidature à une élection présidentielle est astreinte au parrainage optionnel par une liste d’électeurs soit par des députés soit des chefs d’exécutif territoriaux (Présidents de conseils départementaux et Maires). Le parrainage par une liste d’électeurs doit être constitué par un minimum de 0,6 % et par un maximum de 0,8 % des électeurs du fichier électoral. Le nombre d’électeur représentatif du minimum est de 44 231 électeurs et de 58 975 électeurs pour le maximum, souligne l’article 1 de l’arrêté. «Une partie de ces électeurs-parrains doit obligatoirement provenir de sept régions au moins à raison de 2 000 au moins par région. Le reste est réparti, sans précision de quota, dans toutes les circonscriptions administratives ou juridictions diplomatiques ou consulaires», souligne la même source. Tandis que le parrainage parlementaire est constitué par une liste de 8 % des députés composant l’Assemblée nationale, ce qui correspond à 13 députés. En revanche, le parrainage des chefs des exécutifs territoriaux est constitué par une liste de 20 % des présidents de conseil départemental et des maires sur l’ensemble du territoire national, soit 120 élus. Autant dire que l’on risque d’avoir quatre à cinq candidats au maximum, comme ce fut le cas en 2019 lorsque le parrainage a été institué pour la première fois.
Ndèye Maguette SEYE