Le Conseil constitutionnel a exprimé publiquement sa ferme volonté de mener jusqu’à son terme le processus électoral, selon Mary Teuw Niane. Il rappelle également qu’aucun magistrat n’ira répondre à l’Assemblée nationale à cette commission d’enquête parlementaire. Ce dernier affirme qu’à 24 jours du scrutin, les membres de l’ancienne classe politique réclament de plus en plus l’usage de l’article 52 de la Constitution pour stopper le processus électoral. «Heureusement pour notre pays, il n’y a pas de blocage des institutions. L’exécutif, la justice, l’Assemblée nationale, le Conseil constitutionnel fonctionnent sans entrave dans le respect des prérogatives de chaque institution. Il n’y a pas de menaces à nos frontières, il n’y a pas aussi de menaces de déstabilisation interne du pays. C’est le calme plat et la tranquillité qui règnent dans notre pays et à ses frontières», dit-il. Puis il ajoute : «Il n’y a donc, naturellement, aucun fondement à une quelconque application de l’article 52 de notre Constitution par le président de la République. Aucune des circonstances de son application n’existe aujourd’hui au Sénégal».
Selon lui, il est clair maintenant que le coup d’État, pour aboutir, a besoin obligatoirement, impérativement d’un coup de main final du président de la République à soixante jours de la fin de son mandat. Dans ce cas, Macky Sall poserait alors un acte qu’aucun de ses prédécesseurs n’avaient posé auparavant. «Le président Macky Sall sera-t-il le président qui aura liquidé définitivement notre démocratie, ouvert les portes de l’arbitraire institutionnel et donné l’opportunité à l’armée de s’emparer du pouvoir pour restaurer l’ordre républicain bafoué ? La décision d’user de l’article 52 de la Constitution pour dissoudre le Conseil constitutionnel, suspendre le processus électoral, prolonger illégalement le mandat présidentiel ou remettre le pouvoir à l’ami d’enfance de la famille de la Première Dame sera un vrai coup d’État contre la République, la démocratie et la Nation. Il faut dire à haute et audible voix les mots terribles qui siéent : ce sera un acte de haute trahison», assène encore Mary Teuw Niane.
Chales G.DIENE