Les présidents de commission examinent aujourd’hui la création d’une Commission d’enquête parlementaire demandée par les députés du Pds qui accusent certains membres du Conseil constitutionnel de «corruption, connexions douteuses et de conflits d’intérêts».
La conférence des présidents est convoquée aujourd’hui en réunion pour «l’examen des affaires en instance», selon un communiqué de l’Assemblée nationale. En réalité, les présidents vont examiner la création d’une Commission d’enquête parlementaire demandée par les députés du Pdsqui accusent certains membres du Conseil constitutionnel de «corruption, connexions douteuses et de conflits d’intérêts». Ils font référence à l’invalidation de la candidature de Karim Wade pour «fausse déclaration sur sa double nationalité». C’est le candidat Thierno Alassane Sall qui avait saisi les juges constitutionnels.
Mais pour l’ancien président du groupe parlementaire de Benno Bokk Yakaar, Moustapha Diakhaté, cette demande est un «pied de nez à la séparation des pouvoirs». Selon lui, il relève de la mauvaise foi de vouloir faire jouer à l’Assemblée nationale le rôle de juge d’instruction. «La Représentation nationale n’a aucune compétence pour enquêter sur le pouvoir judiciaire encore moins sur les membres du Conseil constitutionnel», dit-il. Moustapha Diakhaté souligne qu’aux termes de l’article 92 de notre Charte fondamentale, les décisions du Conseil constitutionnel s’imposent aux pouvoirs publics et à toutes les autorités administratives et juridictionnelles.
«Ce que le Sénégal attend des responsables du Pds ce sont des preuves irréfutables devant les tribunaux, et non de se retrancher derrière une stratégie victimaire du complot, pour empêcher Monsieur Karim Wade de se présenter à l’élection présidentielle du 25 février 2024. La demande de mise en place d’une Commission d’enquête parlementaire est une grossière fuite en avant, voire une tentative malsaine de masquer les mensonges de Karim Wade sur son allégeance envers la France et d’imputer l’invalidation de sa candidature aux sept Sages», peste Moustapha Diakhaté.
Toutefois, les députés libéraux ont le soutien de Bougane. Le candidat de Geum Sa Bopp qui a été recalé lors de la phase du parrainage, affirme que leur lutte deviendra la sienne. Selon lui, si ces accusations sont confirmées, le processus devra être réévalué. «Nous ne pouvons pas continuer dans un processus biaisé. Donc le combat continue, et tous les Sénégalais doivent dénoncer cette situation», dit-il.
Charles Gaïky DIENE