La tension monte dans le secteur de la ferraille entre certains acteurs et les industriels. A l’origine, la fixation du prix de la tonne à 175 mille francs.
La baisse du prix de la tonne de ferraille qui passe de 190 000 francs à 175 000 francs Cfa divise les acteurs de ce secteur. Certains ferrailleurs, qui observent une grève depuis une semaine, mettent en cause le ministre du Commerce Abdou Karim Fofana d’être de connivence avec les industriels. «Nous ne sommes pas surpris de la sortie du ministre du Commerce qui a pris sa robe d’avocat pour défendre les industriels. En tant que ferrailleur, nous voudrions l’entendre sur la violation de l’arrêté fixant le prix imposé par les industriels qui ont baissé le prix de 190 mille à 175 mille francs», affirme Assane Bichichi qui accuse le ministre d’ignorer les réalités du secteur.
Ces allégations sont battues en brèche par les industriels et exportateurs, par la voix de Mamadou Pène. Ce dernier qui s’exprimait au cours d’une rencontre avec la presse à Diamaguène Sicap Mbao, accuse les grévistes de «verser dans du dilatoire et de faire du chantage». Selon lui, tout ce qui s’est fait dans ce secteur, l’a été sur la base de la concertation. «Ces gens qui parlent de prix imposé par les industriels racontent des contre-vérités. Le ministère a fixé le prix de la tonne de la ferraille locale à 175 mille francs. Ce qui est plus cher que le cours mondial qui est à 160 mille francs», souligne Mamadou Pène qui invite les grévistes à cesser de spéculer et de dire du mal des gens. A l’en croire, le ministre du Commerce fait correctement son travail et se bat pour réguler ce secteur. «Au moment où je vous parle, il a mis en place un cadre permettant l’arrivée de nouveaux acteurs qui ont commencé à investir et mettre en place des unités de transformation de la ferraille tant en métaux ferreux que non ferreux. De plus, le ministre a diligenté des études pour recenser les acteurs, les points de vente et de collecte pour permettre une meilleure visibilité du secteur. Ce qui a permis une augmentation des performances et des revenus dans le secteur».
Théodore SEMEDO