Au-devant de la scène depuis bientôt trois ans à cause des déboires judiciaires de Ousmane Sonko, l’administration sénégalaise, à travers les organes dédiés à la gestion des élections, est secouée par des irrégularités constatées sur le fichier électoral. Ces anomalies décriées par plusieurs citoyens, notamment des candidats déclarés à l’élection présidentielle du 25 février, ont été découvertes au Conseil constitutionnel. «En tant que candidat, je ne suis pas dans le fichier électoral», s’est désolé Mouhamadou Ben Diop, hier, au sortir du Conseil constitutionnel. Ce dernier, membre d’un collectif de 28 candidats devant régulariser des parrains, révèle que des membres de sa famille, qui l’ont parrainé, ne figurent pas sur le fichier électoral. Ces derniers, rappelle-t-il, ont voté aux élections législatives de juillet 2022. «Cela confirme qu’ils ont un autre fichier qui est différent du fichier national et cela leur permet d’éliminer les candidatures les plus sérieuses», dénonce-t-il.
Ces impairs ne sauraient être limités à une simple volonté du régime de trier à la volée les candidats à la prochaine présidentielle. Ils vont au-delà jusqu’à exposer les impairs constatés à la Direction générale des élections (Dge) lors du retrait des fiches de parrainage. Au même moment où Thiendella Fall refusait les fiches à Sonko du fait de son retrait du fichier électoral, il les avait remises à Mouhamadou Ben Diop, qui apprendra qu’il était non inscrit sur les listes électorales. Muni de ces fiches, ce dernier a versé sa caution de 30 millions de francs Cfa à la Caisse des dépôts et consignations, pour ensuite déposer sa candidature au greffe du Conseil constitutionnel.
Salif KA