Cela fait déjà un quart de siècle que les auteurs, comédiens, acteurs, musiciens, danseurs, producteurs de vidéos attendent l’application de la loi sur la copie privée.
En conférence de presse, avant-hier, le comité de veille pour la mise en œuvre urgente de la rémunération privée estime que depuis 2008, les artistes ont perdu jusqu’à 30 milliards de francs Cfa à cause de la non applicabilité de la copie privée. Ses membres espèrent que le chef de l’Etat, Macky Sall, va poser un acte fort avant de quitter le pouvoir dans deux mois.
D’après Daniel Gomez, membre dudit comité, il faut un décret spécial qui impose la copie privée. Il laisse entendre qu’ «on ne peut pas être le Floyd de la Culture, qu’on n’arrive plus à respirer. Nous ne pouvons plus être sous perfusion. Mais d’avoir un remède qui fait que nous ne serons plus jamais malades». Dans tous les cas, les artistes vont continuer le combat, en utilisant toutes les voies, face à «un Etat qui à l’art de les endormir».
A en croire Daniel Gomez, les taux pour la copie privée sont fixés entre 3 % et 10 %. Au Sénégal, on n’a pas réussi à être à 2,5 %. Le problème est au sommet de l’Etat, note-t-il.
Pour les acteurs de la culture, le plan d’actions n’exclut rien. Nombre d’entre eux sont convaincus que le blocage se situe entre le ministère de la Culture et celui des Finances.
Didier Awadi révèle que, du temps du ministre Abdoulaye Diop, le président avait instruit de mettre jusqu’à 10 % pour la copie privée. Mais il ne s’est rien passé, regrette Awadi, qui tire par ailleurs un bilan quasi nul. Pour lui, il n’y a ni copie privée ni statut de l’artiste. Le rappeur n’en finit pas. Il trouve même que c’est un «scandale» de négliger la copie privée au moment où on va vers le «folklore» du Fesnac.
Emile DASYLVA