Acculées par les étudiants, la société civile et les enseignants, les autorités en charge de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation semblent lâcher du lest sur la question de la reprise des cours en présidentiel à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad). Le directeur de cabinet du ministre de tutelle affirme que l’ouverture de l’université n’est qu’une question de jours. «A la Faculté des lettres et sciences humaines, certains départements ont démarré leurs examens. A la Faculté des sciences juridiques et politiques, les examens seront programmés en début de janvier 2024 pour vous dire qu’il y a une recherche de solutions qui est mise sur la table pour sauver l’année scolaire. Donc nous estimons que les choses évoluent positivement, parce qu’au début les gens parlaient de fermeture définitive de l’Ucad. Nous sommes tous d’accord que l’Ucad doit reprendre les cours, il n’y a aucune ambiguïté par rapport à ça», déclare Dr Mamadou Hady Dème. Il était l’invité d’une émission.
Directeur exécutif de la Coalition des organisations en synergie pour la défense de l’éducation publique (Cosydep), Cheikh Mbow reste convaincu que l’Ucad doit reprendre ses cours en présentiel. Parce que, la majorité des étudiants ne sont pas préparés aux enseignements en ligne. «C’est ma position. Aujourd’hui, les autorités ont imposé les enseignements à distance. Mais la majorité des étudiants surtout de la Première année ne sont pas outillés pour faire ce mode d’enseignement. Et ce sont des milliers et des milliers d’étudiants qui vivent cette situation. Donc il n’y a aucune raison de maintenir la fermeture de l’Ucad», indique Cheikh Mbow.
Pour sa part, Yankhoba Seydi, membre du Conseil académique de l’Ucad et ancien coordonnateur du Saes de Dakar, trouve qu’il n’y a aucune base sérieuse et légale qui justifie la fermeture de l’Ucad. Pr Seydi estime que tous les arguments avancés par les autorités ne «tiennent pas la route». «Personne n’est convaincu de leur position. Aujourd’hui, cela fait 7 mois que l’Ucad est fermée, si les cours se poursuivaient normalement on aurait déjà bouclé le Premier semestre et entamé même le Second semestre», affirme M. Seydi. Pour lui, il n’y a rien qui s’oppose, aujourd’hui, au redémarrage des cours en présentiel à l’Ucad. La preuve, souligne-t-il, à la Faculté des Médecine, à l’Ecole supérieure Polytechnique et a la Fastef, les cours se déroulent normalement. «C’est une discrimination faite à certains étudiants et ce n’est pas normal», martèle M. Seydi.
Samba BARRY