Le mandataire de Ousmane Sonko qui s’est rendu, hier, à la Direction générale des élections (Dge) pour le retrait des fiches de parrainages, est rentré bredouille. Malgré la notification de la justice ordonnant la réintégration de son leader sur les listes électorales, Ayib Daffé n’a pas reçu de fiches. En jouant au dilatoire, Me Ciré Clédor Ly, avocat de Sonko affirme que Tanor Thiéndalla Fall est en train d’exécuter le plan du pouvoir.
Le pouvoir n’est toujours pas dans les dispositions de remettre au mandataire du leader du Pastef, Ousmane Sonko, les fiches de parrainages. Ce, malgré la décision de justice rendue par le tribunal d’instance hors classe de Dakar. Ce dernier a ordonné, la semaine dernière, la réintégration du maire de Ziguinchor sur les listes électorales. Munie de la notification, hier, en compagnie de l’avocat de son leader, Me Ciré Clédor Ly, Ayib Daffé a été éconduit encore par la Direction générale des élections (Dge). «A 15 heures, ils nous ont dit que le Directeur général est sorti. A un moment donné, nous nous sommes dits, qu’il pourrait être à l’intérieur. Un service ne peut pas être vacant. Quand la personne morale est absente, son adjoint doit assurer l’intérim. Nous n’avons plus un Etat. Notre administration n’existe plus», a déploré Me Ly, suite à un accrochage avec des éléments des forces de l’ordre.
En procédant ainsi, l’avocat de Sonko affirme que Tanor Thiendella Fall, Directeur général des élections (Dge) fait dans le dilatoire. «Il aurait adopté la stratégie des avocats de l’Etat pour forclore la candidature de Ousmane Sonko à la prochaine présidentielle de 2024. Ces derniers, après avoir reçu la notification de la décision du juge du tribunal de Dakar, attendent encore pour déposer leur recours en cassation devant la Cour suprême», déplore Me Ciré Clédor Ly. D’après les textes, ils ont jusqu’à vendredi pour le faire. Ce qui risque d’être fatal pour l’opposant au pouvoir. Car l’audience pourrait se tenir après le 26 décembre 2023, après la date limite fixée par le Conseil constitutionnel pour le dépôt des candidatures.
Les conseillers du leader de Pastef affirment que cette manière adoptée par le régime pour «exclure Ousmane Sonko de la course est jugée illégale par ses avocats». Ils dénoncent «cette énième voie de fait et cette atteinte à l’autorité de la justice par ce refus encore une fois réitéré de l’État du Sénégal de se plier aux décisions rendues par les Cours et tribunaux de la République du Sénégal».
Sur un autre registre, la défense du leader de l’ex Pastef «rappelle à l’État du Sénégal son devoir de respecter et de faire respecter scrupuleusement les décisions rendues par les Cours et tribunaux, à faire preuve de grandeur et de respect des règles de l’État de droit». Par la même occasion, ils invitent «les autorités administratives à observer une stricte neutralité dans l’exercice de leurs fonctions, à ne s’en tenir qu’à leur serment, et à apporter leurs concours à l’exécution des décisions de justice afin que force puisse rester à la loi».
Salif KA