A l’instar des autres spécialités, la diabétologie souffre d’un manque criard de spécialistes. C’est le constat fait, hier, par Pr Abdoulaye Lèye, responsable des enseignements et directeur de l’institut de prévoyance médico-sociale de l’Ucad et coordonnateur de la formation de spécialisation et du diplôme universitaire en diabétologue en formation ouverte et à distance.
Alors que la maladie ne cesse de gagner du terrain, au Sénégal, les médecins diabétologues ne sont pas nombreux pour une bonne prise en charge de tous les patients. En effet, selon le responsable des enseignements et directeur de l’institut de prévoyance médico-sociale de l’Ucad et coordonnateur de la formation de spécialisation et du diplôme universitaire en diabétologue, Pr Abdoulaye Lèye, le pays n’a pas 40 spécialistes. «Il y a 33 médecins formés à la diabétologie qui sont dans les différentes régions du pays au dernier décompte et 35 médecins qui ont la formation spécialisé en endocrinologie. Il faut noter que la diabétologie est une sous partie de l’endocrinologie. La formation est de 4 ans. C’est très insuffisant. Car, au Sénégal, il y a des points où il n’y a pas de médecin diabétologue, par rapport aux malades mais l’université est en train de jouer son rôle en aidant à la formation des diabétologues mais aussi en réflexion au niveau africain», révèle Pr Lèye.
Il l’a fait savoir, hier, lors de la rencontre sous régionale sur le diabète. Il ajoute que depuis 2019; plus de 80 médecins spécialistes venus de différents pays africains ont été formés par l’institut et 23 sont sortis récemment et vont recevoir leurs parchemins.
Formation à distance
Pr Lèye précise que le diabète est difficile à cerner dans beaucoup de pays africains. Parce que la plupart des professionnels de santé qui sont sur le terrain sont confrontés aux problèmes liés à la prise en charge des malades et ont besoin de compétences supplémentaires certifiées. Raison pour laquelle, ils ont initié aussi une formation à distance pour palier le phénomène. Ces médecins spécialistes vont bénéficier de la formation et de continuer à exercer dans le lieu habituel. Et ceci va permettre de fédérer autour d’une plateforme de formation à distance de praticiens qui sont 57 pour cette promotion de 15 pays différents dont 17 Sénégalais. «Toute l’année, on a échangé à distance avec des modèles pédagogiques qui permettent de les suivre pas à pas en faisant des évaluations. Mais aussi dans la possibilité de les regrouper en présentiel dans le cadre d’une session intensive pour que le lien tissé à distance puisse se traduire en élément physique mais aussi de discuter des cas pratiques», explique Pr Lèye.
Selon lui, cette session associe la formation en présentiel et celle à distance en diabétologie mais qui est couplé aux journées scientifiques des diplômes d’études spécialisées de la Faculté de médecine. Ceci explique de son avis, la présence de 150 praticiens durant deux jours pour échanger sur la pathologie, sa prise en charge. «Si nous avons été inscrits, c’est pour faire face à un besoin criant en spécialistes qui manque dans toute l’Afrique pour faire face à la maladie dont le nombre de cas ne fait qu’augmenter chaque jour par la modification du mode de vie de la population. Donc, venir ici nous permet de rencontrer nos enseignants afin de bien asseoir tout ce que nous avons appris à distance. Cela nous a permis également d’apprendre de manière pratique dans un milieu homogène», renchérit Bamwakama Tresor Ntambwe, médecins diabétologue de la République démocratique du Congo.
Samba BARRY